(La Havane) Le président cubain Miguel Diaz-Canel a reconnu mercredi des « avancées très discrètes » en matière de coopération avec les États-Unis, en particulier dans le domaine migratoire, malgré la persistance de l’embargo américain contre l’île.  

« Nous avons fait des avancées très discrètes visant à mettre la coopération bilatérale sur la voie de l’exécution des accords migratoires et également dans d’autres domaines prioritaires entre les deux pays », a déclaré M. Diaz-Canel lors de la présentation de son bilan devant le Parlement.

Mais la « caractéristique fondamentale et qui définit notre relation bilatérale demeure l’embargo économique », en vigueur depuis 1962, a rappelé le président cubain.  

Washington et La Havane ont repris en 2022 des discussions concernant le thème migratoire sur fond d’émigration record de Cubains, en particulier à destination des États-Unis.  

L’ambassade américaine à La Havane doit reprendre normalement en janvier la délivrance de visas après presque cinq ans d’interruption. Le service a été relancé en mai, mais de manière limitée.  

En 2022, les États-Unis ont également délivré 20 000 visas à des Cubains, selon des accords passés entre les deux pays en 1994, mais restés lettre morte ces dernières années.  

Le président cubain a souligné mercredi l’aide technique fournie par les États-Unis en août lors du vaste incendie ayant ravagé un dépôt de combustible à Matazas (centre) et les deux millions de dollars d’aide offerts par Washington après le passage de l’ouragan Ian qui avait dévasté une partie de l’île en septembre.  

« Cette aide a été offerte sans conditions », a souligné le président cubain.  

Il a cependant accusé Washington de promouvoir « ouvertement une politique de subversion » et des « tentatives de déstabilisation » de son pays.  

L’administration du président démocrate Joe Biden a maintenu les 243 mesures coercitives adoptées contre Cuba par son prédécesseur républicain Donald Trump (2017-2021), dans une politique de « pression maximum » contre l’île, a dénoncé le chef de l’État.  

Le président cubain a par ailleurs reconnu que 2022 a été « une année particulièrement compliquée » pour l « île en raison de l’embargo américain, la crise internationale et » notre propre impéritie et nos erreurs « .  

 « Je ressens une énorme insatisfaction de ne pas avoir été capable d’obtenir à la tête du pays les résultats dont a besoin le peuple cubain pour atteindre la prospérité tant attendue et espérée », a-t-il déclaré, autocritique.  

M. Diaz-Canel a dit espérer que 2023 soit » une meilleure année « . » Mais pour y parvenir, il faut plus qu’un plan global, il faut secouer l’inertie, bannir la bureaucratie, éliminer les obstacles et surmonter la complaisance «, a-t-il ajouté.