(Managua) Deux représentants du patronat au Nicaragua ont été arrêtés jeudi, a annoncé la police, ce qui porte à 39 le nombre des opposants au président Daniel Ortega arrêtés dans ce pays d’Amérique centrale avant l’élection présidentielle du 7 novembre.  

Michael Healy et Alvaro Vargas, respectivement président et vice-président du Conseil supérieur des entreprises privées (COSEP), ont été arrêtés et « font l’objet d’une enquête pour blanchiment », a fait savoir la police dans un communiqué.  

Ils sont également mis en cause « pour avoir commis des actes portant atteinte à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination, pour avoir incité à l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures, pour avoir appelé à des interventions militaires et pour s’être organisés, avec le financement de puissances étrangères, en vue de commettre des actes de terrorisme », est-il ajouté.  

Sur Twitter, le COSEP a réagi à ces arrestations : « ces actes qui violent les droits fondamentaux établis dans la Constitution du Nicaragua doivent cesser immédiatement ».

Au total, 39 opposants au président Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007, ont été arrêtés au cours des cinq derniers mois, dont sept candidats potentiels à la présidentielle.

M. Healy est à la tête du COSEP depuis septembre 2020, en remplacement de José Aguerri, lui-même arrêté en juillet pour « conspiration en vue de commettre des actes qui portent atteinte à la souveraineté », selon le parquet.

Ces arrestations interviennent au lendemain d’un appel du Conseil permanent de l’Organisation des États d’Amérique réclamant la « libération immédiate » de tous les opposants emprisonnés au Nicaragua.  

Daniel Ortega, 75 ans, brigue un quatrième mandat consécutif, après avoir mis hors course tout potentiel rival en s’appuyant sur des lois adoptées fin 2020, dont les implications politiques permettent de réduire l’opposition au silence.