Le président haïtien Michel Martelly a annoncé vendredi soir la formation d'une commission composée de «personnalités crédibles et honnêtes» pour étudier une solution de sortie de crise alors que des milliers de personnes ont manifesté le même jour pour demander sa démission.

«Mes frères et mes soeurs, le pays est divisé, les problèmes sont nombreux et compliqués», a reconnu le président haïtien dans une adresse à la nation diffusée par la télévision nationale d'Haïti (TNH).

«J'ai mis sur pied une commission de consultations avec des personnalités crédibles et honnêtes pour faire des recommandations au président qui doit prendre la meilleure décision pour débloquer la crise», a notamment déclaré M. Martelly.

Vendredi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté, bloquant plusieurs artères dans la capitale d'Haïti pour exiger la démission du président et du premier ministre Laurent Lamothe.

Depuis deux mois, le président Martelly a ouvert une série de consultations où il a rencontré des représentants de plusieurs secteurs pour recueillir leurs points de vue sur la crise politique née de la non-tenue à temps d'élections pour le renouvellement des deux chambres du Parlement et des municipalités.

M. Martelly qui reconnaît que les opinions sont partagées sur une sortie de crise, a désigné 11 personnes pour étudier les différentes propositions dégagées des consultations qui ont été boudées par l'opposition.

La Commission, qui compte un évêque de l'Église catholique, un pasteur et un évêque anglican, est composé entres autres, de deux anciens sénateurs, d'un juriste, d'une historienne, d'un syndicaliste et d'un leader paysan.

«J'accorde huit jours à la Commission pour me faire des propositions. Entre temps, je reste ouvert et à l'écoute de tous», a assuré le chef de l'état.

M. Martelly, qui n'a pas réussi à organiser des élections dans le pays depuis son arrivée au pouvoir, soit en mai 2011, doit faire face à une contestation qui prend de plus en plus d'ampleur.

Ses adversaires de l'opposition le soupçonnent de vouloir diriger seul par décret à partir du 15 janvier 2015, date à laquelle le mandat du Parlement haïtien prend fin.