Un total de 224 personnes ont été condamnées pour proxénétisme en 2012 à Cuba où la traite des êtres humains n'existe pas et où la prostitution «n'est pas un problème social», a affirmé mardi la ministre cubaine de la Justice, Maria Esther Reus.

«En 2012, nous avons eu 241 procès pour délits de proxénétisme et 224 personnes ont été condamnées», a expliqué la ministre en présentant un rapport du ministère sur «la réponse juridico-pénale à la traite des êtres humains et aux sévices sexuels».

«Aujourd'hui, sept étrangers sont en prison où ils purgent des peines pour corruption de mineurs ou sévices sexuels sur mineurs», a ajouté la ministre sans préciser les nationalités des condamnés.

La ministre a également dénoncé le maintien par les États-Unis de Cuba sur leur liste de pays accusés de traite des êtres humains, impliquant notamment le tourisme sexuel et les sévices sexuels sur mineurs.

Le ministère du Tourisme, a ajouté la ministre, dispose d'une législation «pour empêcher le tourisme sexuel» et a «pris des mesures pour empêcher l'accès aux installations touristiques de toute personne liée à ces activités».

Près de trois millions de touristes visitent Cuba chaque année, et le tourisme, qui rapporte environ 2,5 milliards de dollars, constitue la deuxième source de devises du pays.

Pratiquement éradiquée après l'avènement de la Révolution de Fidel Castro en 1959, la prostitution a fait sa réapparition à Cuba dans les années 90 avec l'ouverture au tourisme et la crise économique causée par l'effondrement du bloc soviétique, selon les médias anti-castristes publiés à l'étranger.

Selon la ministre, il existe généralement «un lien consensuel» entre les prostituées et les proxénètes, ce qui écarte la notion de traite d'êtres humains. «Les menaces (visant les prostituées) ou la contrainte ne sont pas communes, il n'existe pas de réseau criminel», a assuré Mme Reus.

Cuba, a enfin souligné la ministre, a signé et ratifié toutes les conventions internationales contre la traite des êtres humains et les sévices sexuels sur mineurs et a souscrit des conventions bilatérales en ce sens avec 53 pays.

Cuba collabore également sur ces thèmes avec les Nations unies et divers pays, notamment le Canada et le Royaume-Uni, grands pourvoyeurs de touristes, a-t-elle jaouté.