Une délégation de la Croix Rouge panaméenne a annoncé avoir rendu visite mardi aux 35 membres d'équipage du cargo battant pavillon nord-coréen intercepté le 10 juillet à l'entrée du canal avec des armes cubaines non déclarées.

«Ils regardent tous la télévision, ils sont calmes. Aucun n'a été jusqu'à dire qu'il ne se sentait pas bien», a déclaré à la presse Jaime Fernandez, président de la Croix Rouge panaméenne, aux côtés d'une équipe de médecins venus examiner les membres d'équipage au Fort Sherman, une ancienne base américaine située au bord du canal du Panama côté Caraïbes, où ils sont détenus depuis 10 jours.

«Nous n'irons pas jusqu'à affirmer qu'ils se trouvent dans un hôtel cinq étoiles, mais (...) ils vont bien», a ajouté le responsable.

M. Fernandez a indiqué que des membres du Comité international de la Croix Rouge (CICR) avaient également rendu visite dans l'après-midi à ces 35 personnes qui risquent une condamnation de six ans de prison pour transport illégal d'armes, selon le procureur Javier Caraballo.

Le 10 juillet, le Chong Chon Gang, en provenance de Cuba, a été contrôlé alors qu'il s'apprêtait à entrer dans le canal de Panama, les autorités panaméennes suspectant alors la présence à bord de drogue dissimulée dans une cargaison de 220 000 quintaux de sucre.

Les inspections menées malgré la résistance de l'équipage ont permis de découvrir sous des sacs de sucre roux des conteneurs renfermant du matériel militaire.

Cuba a révélé qu'il s'agissait de «240 tonnes d'armes défensives obsolètes - deux missiles complets sol-air Volga et Pechora, neuf fusées en pièces détachées, deux avions de type Mig-21 et 15 moteurs pour ce type d'appareil -, toutes fabriquées au milieu du siècle passé et qui devaient être réparées (en Corée du Nord) et revenir dans notre pays».

Une commission d'experts de l'ONU réclamée par le Panama devrait se rendre sur place le 5 août pour inspecter l'armement saisi et déterminer s'il entre dans le champ de l'embargo imposé par l'ONU sur le commerce des armes avec la Corée du Nord en raison de son programme nucléaire militaire.

Le canal de Panama, par lequel transite 5% du commerce mondial, permet le passage de navires militaires et de bateaux transportant de l'armement si leur cargaison a fait l'objet d'une déclaration préalable.