Ce terrain abritant une structure circulaire en pierre de deux mètres de haut et 120 mètres de diamètre, qui servait d'enclos pour le bétail au début du XIXe siècle, constitue un des symboles de Port Stanley, la capitale des Malouines, que les Argentins appellent toujours Puerto Argentino.

Ce terrain abritant une structure circulaire en pierre de deux mètres de haut et 120 mètres de diamètre, qui servait d'enclos pour le bétail au début du XIXe siècle, constitue un des symboles de Port Stanley, la capitale des Malouines, que les Argentins appellent toujours Puerto Argentino.

Héritage des «gauchos» ayant plus tard rejoint leurs terres argentines, ce terrain avec vue imprenable sur la mer était devenu le territoire privilégié des familles qui venaient y pique-niquer et «socialiser», notamment le week-end.

Cette semaine, les autorités ont annoncé la fin des opérations de déminage sur la plus grande partie de ce terrain.

«C'est quelque chose de symbolique. Cela signifie que nous pouvons venir ici et faire des barbecues comme nous en avions l'habitude avant 1982», se réjouit Nancy, née au Chili mais résidente de longue date aux Malouines.

La route menant au «Stone Corral» a été construite après la guerre de 1982, après un premier déminage auquel Kyle Lucas avait participé alors qu'il était encore dans l'armée britannique. Aujourd'hui, il dirige le projet Malouines pour l'entreprise britannique Bactec, chargée de déminer l'archipel.

M. Lucas explique que le déminage de ce site, le deuxième opéré par Bactec aux Malouines, «n'est pas un déminage traditionnel, il s'est agi de dégager un terrain entouré de champs de mines et rempli de débris de mortiers, de bombes à fragmentation et autres engins explosifs».

«Sur ce terrain se trouvait le «Corral» et nous savions quelle importance il revêtait pour les locaux (...) nous espérons maintenant revenir pour nous occuper des champs de mines» restants», ajoute-t-il.

Si aucune donnée officielle n'est disponible sur le nombre de mines subsistant sur le territoire des Malouines, M. Lucas les estime à entre 12 000 et 15 000. Le conflit avait fait 649 morts côté argentin et 255 morts côté britannique entre le 2 avril et le 14 juin 1982.

Par miracle, les terrains ont été scrupuleusement délimités et marqués et aucune victime n'a été à déplorer depuis la guerre, mais les autorités locales ne cessent de signaler l'urgence de déminer ces terrains.

Le gouverneur des Falkland, Nigel Haywood, explique que les autorités britanniques «essayent de mettre en place un programme pour rendre au public le plus de terrain possible».

Mais, affirme-t-il toutefois, «le déminage coûte très cher et les habitants des îles, considérant le fait qu'ils savent où se trouvent les mines et que personne n'a été blessé, préfèrent que l'argent soit dépensé dans des pays où le déminage est réellement nécessaire, comme au Cambodge ou dans certains pays africains (...) où la population se fait encore tuer par les mines».