Le président élu du Guatemala, l'ex-général Otto Perez, a affirmé sa volonté de faire appliquer l'ensemble des dispositions des accords de paix signés au terme de 36 ans de guerre civile, dont les 15 ans sont célébrés jeudi dans ce petit pays d'Amérique centrale.

Les accords de paix de 1996 avaient notamment mentionné la recherche de la vérité sur les violations des droits de l'Hommes pendant la guerre civile (200 000 morts ou disparus entre 1960 et 1996, selon l'ONU), davantage de justice sociale, ainsi que la reconnaissance de l'identité des peuples indigènes, mais aucun de ces engagements n'a véritablement été tenu à ce jour.

M. Perez, qui a pris part au conflit du côté des forces loyalistes et co-signé l'accord du 29 décembre 1996, a constaté «que la pauvreté et l'exclusion demeurent, de même que le manque d'opportunité pour les zones rurales et les populations indigènes», lors d'une conférence de presse.

Aujourd'hui, 54% des 14,3 millions de Guatémaltèques vivent sous le seuil de pauvreté, un taux qui atteint les 80% parmi les populations indigènes, principalement d'origine Maya (42% de la population).

Le but est de «se concentrer sur les compromis d'il y a 15 ans qui n'ont pas été appliqués, nous savons que c'est une tâche difficile et complexe», a ajouté M. Perez, élu le 6 décembre et qui prendra ses fonctions le 14 janvier.

«Les accords sur les droits des peuples indigènes, le renforcement du pouvoir civil et les aspects socio-économiques sont des points qui demeurent en retard 15 ans après, et nous espérons les relancer», a-t-il poursuivi.

M. Perez a également fait une rapide allusion au manque d'avancées sur la promesse de faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme commises entre 1960 et 1996, pour la plupart imputés aux forces loyalistes.

Selon plusieurs ONG, le général Perez se serait lui-même rendu coupable d'exactions alors qu'il était responsable de certaines unités parmi les plus sanguinaires de la guerre civile. Accusations que l'intéressé dément formellement.

Les festivités commémorant les accords de paix ont débuté jeudi dans le centre de Guatemala avec une cérémonie maya, un acte officiel mené par le président Alvaro Colom, puis un office catholique. Un grand concert était prévu dans la soirée.