Une semaine après l'une des pires catastrophes de son histoire qui a fait près de 700 victimes, le Brésil comptait encore les morts et luttait pour apporter de l'aide aux survivants.

Le bilan des victimes s'établissait mardi matin à 668 morts et environ 14 000 sinistrés, selon la Défense civile.

Ce bilan devrait s'alourdir fortement avec les disparus qui se comptent par dizaines. D'après un décompte officiel partiel, on dénombrait 203 personnes portées disparues dans deux des trois villes les plus touchées.

Depuis deux jours, les efforts des sauveteurs se sont concentrés sur l'aide aux villages encore isolés, seulement accessibles par hélicoptère. Mardi matin, le soleil brillait et les secours en profitaient pour évacuer par les airs les résidents et apporter eau, nourriture et médicaments.

«Nous sommes restés des jours sans communication et nous pensions que nous allions être coincés là. Heureusement, nous avions de la viande surgelée pour nous nourrir», a dit à l'AFP Walter de Carvalho, 53 ans, à sa descente d'hélicoptère, sur une base improvisée à Itaipava.

«Tout a disparu. La majorité des gens est déjà partie et les villages près de chez nous ont été rayés de la carte», a-t-il ajouté.

Vu du ciel, on ne voyait pratiquement aucune voiture circulant sur les routes dont la plupart sont coupées par des éboulements ou effondrées, a constaté une journaliste de l'AFP à bord d'un hélicoptère.

Face à l'ampleur des dévastatations, l'armée a déployé 700 hommes, une douzaine d'hélicoptères, des engins de terrassement et des ponts mobiles. Ils renforcent quelque 800 pompiers et équipes de la Défense civile, ainsi que d'innombrables volontaires, de la Croix-Rouge aux simples particuliers.

La catastrophe a frappé cette région, il y a une semaine, aux premières heures de mercredi, surprenant les habitants dans leur sommeil.

Les pluies saisonnières, habituellement fortes, se sont cette fois-ci abattues avec une violence extrême, déversant en quelques heures l'équivalent d'un mois entier de pluies.

Sur les pentes parfois abruptes de cette région, où des pics culminent à 2200 mètres, la terre n'a pas résisté, déclenchant des avalanches de boue, d'arbres brisés et de rochers qui ont submergé des communautés entières, plus bas dans la vallée, faisant des centaines de morts.

Les maisons construites illégalement à flanc de colline - le plus souvent par des habitants pauvres - ont été aussitôt emportées, mais les belles et anciennes maisons de la vallée n'ont pas non plus été épargnées.

Les villes de Nova Friburgo, Teresopolis et Petropolis - destinations touristiques depuis le XIXème siècle de la noblesse puis des riches habitants de Rio - ont été les plus sévèrement atteintes.

Le gouvernement a promis une aide de 450 millions de dollars, dont 60 ont été déboursés immédiatement.

La nouvelle présidente Dilma Rousseff, qui a succédé le 1er janvier au très populaire Luiz Inacio Lula da Silva, a annoncé lundi la création d'un système d'alerte et de prévention des désastres naturels afin de réduire de 80% le nombre de victimes d'ici à 2014.

Mais la presse soulignait mardi que la même promesse avait déjà été faite en 2005 par le gouvernement de Lula, après le tsunami dévastateur en Asie. «Six ans plus tard, le Brésil n'a pratiquement rien fait», a affirmé le journal Estado de Sao Paulo.

Selon le quotidien, le Brésil compte environ cinq cents zones avec des risques de glissements de terrain et trois cents menacées par des inondations.