Laura Chinchilla est devenue samedi la première femme à exercer la présidence au Costa Rica, où elle a été élue avec une très large majorité le 7 février à la succession d'Oscar Arias, prix Nobel de la Paix en 1987 pour avoir contribué à la pacification de l'Amérique centrale.

«Mon gouvernement vous représentera toutes et tous», a promis cette mère de famille (un fils) de 51 ans, vêtue d'un costume blanc, peu après avoir reçu le drapeau présidentiel des mains du président de l'Assemblée législative, Luis Gerardo Villanueva.

«Nous travaillerons pour un Costa Rica plus prospère et compétitif», a-t-elle ajouté devant quelque 5800 Costariciens, les présidents d'Amérique centrale, de Colombie, d'Equateur du Mexique de Géorgie ou encore le prince héritier d'Espagne, Felipe, venus assister à la cérémonie.

Elle est la troisième femme d'Amérique centrale à devenir présidente, après Violeta Chamorro au Nicaragua et Mireya Moscoso au Panama.

L'ancienne ministre et vice-présidente de M. Arias est une social-démocrate, conservatrice sur le plan des moeurs, résolue à gouverner au centre, face à une situation économique difficile et une absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Parmi ses promesses de campagne, figurent la réduction de la pauvreté et de l'insécurité croissante dans ce pays souvent considéré comme un havre de paix dans une région rongée par la violence.

Mme Chinchilla devra aussi répondre aux revendications des féministes, après avoir évité de faire campagne sur la question du droit des femmes.

Catholique fervente, «elle est très conservatrice en ce domaine», selon la directrice régionale de la Faculté latino-américaine de sciences sociales (Flacso), Juany Guzman.

Pour gouverner, Mme Chinchilla a conclu un accord avec la deuxième plus grande formation d'opposition, le Mouvement libertaire de l'avocat de droite Otto Guevara, au risque d'infléchir sa politique centriste.