Plus de 50 000 Américains ont visité Cuba en 2009 malgré l'embargo imposé par Washington à l'île communiste qui pourrait accueillir environ 1,3 million d'Américains par an si les restrictions sur les voyages étaient levées, a affirmé jeudi un responsable cubain.

«Un peu plus de 50 000 Américains» se sont rendus à Cuba l'an dernier, a déclaré un conseiller du ministère cubain du Tourisme, Miguel Figueras, au cours d'une conférence de presse.Certains d'entre eux ont visité l'île à l'insu de leurs autorités en passant par un pays tiers comme le Canada ou le Mexique, tandis que d'autres --sportifs, religieux, scientifiques, diplomates-- ont obtenu une autorisation de l'administration américaine.

Seuls les Cubano-américains sont autorisés par Washington à se rendre dans leur pays d'origine sous embargo depuis 1962. Tous les autres Américains doivent obtenir une autorisation et sont passibles d'une amende dans le cas contraire. Mais nombre d'entre eux prennent le risque, et les douaniers cubains ne tamponnent pas le passeport mais la carte d'entrée au pays.

Citant les chiffres de l'Association américaine des agences de voyage, M. Figueras a rapporté que si ces restrictions étaient levées pour tous les citoyens américains, «850 000» d'entre eux se rendraient chaque année à Cuba par avion et jusqu'à 500.000 autres dans des bateaux de croisière.

L'an dernier, Cuba a accueilli au total 2,4 millions de touristes. 300 000 émigrés cubains ont eux visité l'île, pour la plupart en provenance des Etats-Unis, selon des chiffres officiels cubains.

Présent à la conférence de presse, Kirby Jones, à la tête d'une firme américaine de consultants, Alamar, a estimé que les pressions se faisaient de plus en plus fortes pour éliminer l'interdiction de se rendre à Cuba pour les touristes américains, comme le montre une initiative déposée au Congrès américain.

Ces restrictions sont en vigueur depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 1961 mais avaient été suspendues sous Jimmy Carter de 1977 à 1981.

Des discussions sur les flux migratoires, les deuxièmes depuis leur reprise en juillet après une interruption de six ans, doivent avoir lieu vendredi à La Havane entre diplomates des deux pays.