La campagne pour le second tour de l'élection présidentielle au Chili, dimanche, s'est terminée dans une ambiance crispée, le candidat de droite Sebastian Pinera appelant notamment la coalition au pouvoir depuis 20 ans à «revenir à la vie ordinaire» et à «se lever tôt».

Le ministre de l'Interieur Edmundo Perez Yoma, a demandé samedi à Pinera qu'il «s'excuse au plus vite, car il a blessé beaucoup de gens sans aucune raison» par ses propos «offensifs et injustifiés».

«Quelqu'un qui aspire à être président ne se réfère pas de cette façon aux fonctionnaires de l'État qui travaillent, se lèvent tôt et sont tout à fait honorables», a déclaré le ministre du gouvernement de centre-gauche, interviewé sur la radio Bio-Bio.

Lors d'une de ses dernières réunions publiques vendredi, Pinera avait déclaré sur le ton de la boutade que «cela ferait du bien (au gouvernement), après 20 ans, de revenir à la vie ordinaire que vivent des millions de Chiliens».

«Ce n'est pas si mal, chers amis de la Concertation (la coalition de centre-gauche au pouvoir), de se lever tôt, gagner sa vie honnêtement, suer pour sa famille», a poursuivi le candidat de droite, favori des sondages depuis des mois.

Eduardo Frei, le candidat du centre-gauche revenu talonner Pinera à moins de 2 points dans les derniers jours, a répondu froidement: «Je recommanderais au candidat de droite un Armonyl (tranquilisant), du calme, et d'arrêter de nous insulter. L'arrogance n'est pas une bonne chose».

Le Chili vote dimanche, lors d'un deuxième tour de présidentielle serré, pour désigner un successeur à la socialiste Michelle Bachelet qui n'a pas le droit de se représenter.

Tous les sondages depuis des mois prédisent la victoire de Pinera, un entrepreneur multimillionnaire de 60 ans, qui rêve de ramener la droite au pouvoir après 20 ans de gouvernement de centre-gauche.

Mais selon une ultime enquête publiée mercredi, Frei a réduit l'écart, passé de 5-6 points fin décembre à 1,8 point (50,9% contre 49,1%).