Le Mexique a demandé un sauf-conduit pour permettre au président déchu du Honduras Manuel Zelaya, réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, de quitter le pays, mais les autorités honduriennes exigent qu'il demande l'asile à l'étranger, ce qu'il se refuse à faire, a-t-on appris de sources concordantes.

«L'ambassade du Mexique nous a présenté une demande de sauf-conduit, mais malheureusement nous ne pouvons l'accepter car elle ne contient pas de de demande d'asile» pour l'ex-président Zelaya, a déclaré le ministre de l'Intérieur du gouvernement de fait, Oscar Raul Matute.

«Je ne demande l'asile à aucun pays», a déclaré Manuel Zelaya dans une interview à la chaîne Telesur, soulignant «qu'un éventuel départ du Honduras devra se faire en tant que président du peuple hondurien», alors que plusieurs médias honduriens annonçaient son départ imminent pour Mexico.

Selon une source proche du gouvernement mexicain, des négociations en vue d'un transfert de M. Zelaya au Mexique sont en cours.

Plus tôt mercredi, le directeur hondurien de l'Aviation civile, le colonel José Alfredo San Martin, avait indiqué que le Mexique avait envoyé au Honduras un avion chargé de récupérer M. Zelaya, chassé du pouvoir par un coup d'État le 28 juin dernier et envoyé en exil.

Rentré clandestinement d'exil le 21 septembre, il s'était réfugié à l'ambassade du Brésil dans la capitale hondurienne. Il est toujours sous le coup d'une accusation de haute trahison lancée par les autorités judiciaires et politiques après le coup d'État.

Le 29 novembre, le candidat de droite Porfirio Lobo a été élu à la tête du pays lors d'une élection présidentielle controversée, organisée par le gouvernement putschiste de Roberto Micheletti.

Trois jours plus tard, le Congrès avait voté massivement contre le retour de M. Zelaya au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat le 27 janvier.

Ses partisans ont ensuite indiqué qu'ils renonçaient à réclamer son retour au pouvoir.