Le président vénézuélien Hugo Chavez a critiqué jeudi l'appel lancé par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton au régime cubain pour qu'il se démocratise, en dénonçant un «manque de respect» et une «gifle» adressée à Cuba et l'Amérique latine.

«Hillary Clinton a déclaré que pour lever l'embargo sur Cuba, une démocratisation du pays, impliquant la libération des prisonniers politiques, était nécessaire. Combien de temps vont-ils continuer à répéter la même histoire ?», a déclaré le chef de l'Etat vénézuélien depuis Cumana (275 km à l'est de Caracas) où il recevait jeudi plusieurs alliés de la gauche latino-américaine.

«C'est un manque de respect. Comment nous, les latino-américains, pouvons-nous continuer à accepter cela comme si de rien n'était ? La gifle à Cuba est adressée à nous tous», a insisté le chef d'Etat socialiste.

«Nous voudrions voir une ouverture de la société cubaine, que Cuba libère les prisonniers politiques et s'ouvre aux opinions et aux médias étrangers», avait déclaré Mme Clinton à Port-au-Prince, lors d'une conférence de presse aux côtés du président haïtien René Préval.

En référence aux gestes récents de l'administration de Barack Obama, qui a annoncé une levée des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Américano-Cubains vers leur pays d'origine, Mme Clinton a assuré que Washington était «prêt à discuter avec Cuba d'autres mesures qui pourraient être prises».

«Mais nous attendons que Cuba renvoie l'ascenseur», a-t-elle dit.