(Tijuana) Des migrants haïtiens bloqués à la frontière des États-Unis à Tijuana dans le nord-ouest du Mexique ont dénoncé jeudi la politique migratoire de Washington après la mort de deux d’entre eux dans la ville frontière.

Jocelyn Anselme, 34 ans, a été assassiné par balles lors d’une attaque à main armée, et Calory Archange, 30 ans, est mort d’un infarctus sans avoir reçu de soins médicaux, a dénoncé l’association Haitian Bridge Alliance.  

« Nous sommes ici pour exiger la fin des politiques et des lois américaines qui tuent nos frères », a déclaré sa directrice Guerline Joseph.

Joseph a dénoncé le Titre 42, une loi sanitaire réactivée par Donald Trump en mars 2020 au début de la pandémie, pour l’expulsion immédiate des étrangers sans-papiers arrêtés aux États-Unis.

Le président américain Joe Biden voulait lever le Titre 42 le 23 mai, mais un juge conservateur saisi par des États du sud s’y est opposé.

« Notre frère Calory est mort parce qu’il a été forcé de rester au Mexique au nom du Titre 42 », a estimé l’activiste haïtienne.

De son côté, Nicole Ramos, l’avocate de l’organisation « Al otro lado » (de l’autre côté) a accusé le gouvernement mexicain de ne pas protéger suffisamment les migrants qui traversent le Mexique vers les États-Unis.

Les Haïtiens se sont ajoutés aux migrants d’Amérique centrale (Guatemala, Honduras, Salvador) qui tentent ce voyage dangereux, pris entre deux feux : le crime organisé et les autorités migratoires.