(Genève) Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lancé un appel lundi à ce que 2022 soit l’année « où nous mettrons fin à la pandémie », appelant à lutter contre l’iniquité vaccinale et invitant à la prudence pendant les fêtes.

S’exprimant pendant une conférence de presse au siège de l’Organisation mondiale de la santé à Genève (Suisse), le chef de l'agence onusienne a recommandé aux familles et aux personnes qui souhaitent passer du temps ensemble en cette fin d’année d’y réfléchir à deux fois : « Un évènement annulé vaut mieux qu’une vie de moins ».

Pour protéger ses proches et soi-même, mieux vaut annuler un évènement, a-t-il dit.

Pour sa part, « dans l’année à venir, l’OMS s’engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la pandémie », a-t-il dit.

A un moment où la 5e vague de COVID-19 frappe de plein fouet de nombreux pays et où l’apparition du variant Omicron a replongé la planète dans l’urgence, le patron de l’OMS, aujourd’hui l’un des visages les plus familiers de la lutte contre le coronavirus, a émis un souhait : « 2022 doit être l’année où nous mettrons fin à la pandémie ».

PHOTO SETH WENIG, ASSOCIATED PRESS

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé le souhait que 2022 soit l'année de la fin de la pandémie. Ci-haut, Times Square, à New York, où les célébrations du nouvel an ont normalement lieu.

Il a une fois de plus plaidé en faveur d’un meilleur accès aux vaccins dans les pays défavorisés.

« Si nous voulons mettre fin à la pandémie dans l’année qui vient, nous devons mettre fin à l’iniquité (vaccinale) en veillant à ce que 70 % de la population de chaque pays soit vaccinée d’ici au milieu de l’année prochaine », a affirmé M. Tedros.

Il a répété que l’OMS n’était pas opposée aux doses de rappel, mais a souligné qu’elles devaient être réservées aux personnes à risque ou ayant plus de 65 ans. Le chef de l’OMS a ainsi estimé que les pays qui administrent des doses de rappel à des adultes ou des enfants en parfaite santé feraient mieux d’essayer de partager ces doses ou de convaincre les personnes non vaccinées de sauter le pas.

« Comportement réel »

Ces propos interviennent après que le scientifique américain Anthony Fauci, le conseiller de la Maison-Blanche sur la crise sanitaire, a averti dimanche que le variant Omicron de la COVID-19 « se déchaînait » à travers le monde, s’inquiétant du nombre des Américains toujours pas vaccinés.

Omicron se propage à toute vitesse sur la planète, provoquant des restrictions dans de nombreux pays comme un confinement aux Pays-Bas. Mais son degré de dangerosité reste encore difficile à évaluer, selon l’OMS.

« Nous devons attendre et recueillir plus d’informations jusqu’à ce que nous comprenions le comportement réel » de ce variant, a affirmé M. Tedros, exhortant les dirigeants et la population à « prendre la situation au sérieux ».

La souche Omicron, qui présente de multiples mutations, a été détectée pour la première fois en Afrique du Sud et au Botswana en novembre.

La cheffe scientifique de l’OMS, la docteure Soumya Swaminathan, qui a également participé à la conférence de presse, a affirmé que les premières données d’Afrique du Sud avaient montré que les hospitalisations restaient moins nombreuses que pendant les précédentes vagues liées à Delta et le nombre des personnes hospitalisées ayant besoin d’oxygène ou de soins intensifs est inférieur.

Elle a toutefois estimé qu’il était « encore trop tôt pour conclure qu’il s’agit d’un variant modéré ».

« Nous n’en sommes qu’au début. À mesure qu’Omicron se répand, il va toucher le monde entier, les personnes non vaccinées, les personnes âgées. Nous verrons alors s’il est aussi bénin chez ces personnes », a-t-elle averti.

Mais au-delà de sa dangerosité, l’OMS est, comme Anthony Fauci, très inquiète face à la rapidité avec laquelle le variant se répand et menace de « submerger les systèmes de santé » et donc de provoquer de nombreux décès.