(Genève) Malgré les promesses de dons de vaccins anti-COVID-19 pour le système de distribution international COVAX, il y en a trop peu pour juin et juillet, ce qui menace l’efficacité des campagnes de vaccination, prévient vendredi l’OMS.

Selon Bruce Aylward, chargé du dossier COVAX à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des États se sont engagés à donner 150 millions de doses à ce jour pour compenser les problèmes d’approvisionnement rencontrés par le système.

« C’est un super départ mais il y a deux gros problèmes, et le premier d’entre eux c’est que très peu [de doses] sont pour la période de juin-juillet, ce qui veut dire que nous allons toujours avoir un trou » dans l’approvisionnement des pays qui vaccinent en comptant sur COVAX, a-t-il expliqué à la presse à Genève, en Suisse.

Et ce malgré les promesses faites, comme les États-Unis qui se sont engagés jeudi à faire don de 75 % des 80 millions de doses dont ils disposent à COVAX, dont 19 millions rapidement au mois de juin, a indiqué le docteur Aylward.

Il souligne que pour arriver à vacciner 30 à 40 % de la population mondiale cette année, il faudra immuniser au moins 250 millions de personnes d’ici fin septembre, soit un besoin de centaines de millions de doses, bon nombre de vaccins anti-COVID-19 nécessitant deux doses.

PHOTO MAMYRAEL, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Une livraison de vaccins livrée à Madagascar, le 8 mai

Pour lui, les pays donateurs doivent accélérer car si les récipiendaires ne reçoivent pas les doses plus tôt, ils « sont voués à l’échec », faute de pouvoir « commencer la distribution, donner confiance aux communautés et bâtir leurs systèmes ».

« Nous ne sommes pas encore dans les clous. Nous n’avons pas assez de doses », a résumé le responsable de l’OMS.

COVAX a été créé par l’Alliance du vaccin (GAVI), l’OMS et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) pour combattre les inégalités d’accès à l’immunisation anti-COVID-19, notamment en fournissant gratuitement 92 pays défavorisés.

Mais COVAX joue de malchance.  

Il est non seulement en concurrence avec les pays riches qui, sous la pression de leur opinion publique, ont fait fi de leurs promesses de solidarité et tentent de vacciner le maximum de monde au détriment des pays moins riches, mais il fait aussi face à des retards de livraison.

Le gouvernement indien a ainsi limité les exportations du vaccin fabriqué par le Serum Institute of India, initialement destiné à COVAX, pour lutter contre l’explosion de COVID-19 sur son sol.

Selon M. Ayward, les livraisons devraient reprendre au quatrième trimestre.