(Genève) Le manque de fonds à l’ONU met en péril le travail des comités d’experts chargés de surveiller la mise en œuvre, par les pays membres, des traités internationaux de défense des droits de l'homme, ont averti vendredi les présidents de ces organes.

« Les déficits budgétaires de l’ONU compromettent gravement le travail des organes créés en vertu des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme », ont indiqué dans un communiqué les dix présidents de ces organes.

Il existe neuf grands traités internationaux relatifs aux droits de la personne, dont la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et un Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture.

Ces instruments internationaux ont créé des comités d’experts qui se réunissent plusieurs fois par an pour examiner la situation dans les différents pays, comme le Comité des droits de l’homme. Certains comités sont chargés de prendre position sur des cas particuliers, notamment en matière de torture et de disparitions forcées.

Or « en avril de cette année, les présidents des dix organes […] ont été informés que six d’entre eux risquent fort de voir leurs sessions annulées en 2019 pour des raisons financières », ont-ils indiqué, sans donner de précision sur les réunions qui allaient devoir être supprimées ou reportées.

C’est « une conséquence sans précédent du fait que certains États membres des Nations unies sont en retard dans le paiement de leur contribution » à l’ONU, ont-ils ajouté.

Les présidents des dix comités se disent « profondément préoccupés par les conséquences de l’annulation des sessions ». Ils indiquent avoir adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, dirigé par Michelle Bachelet, pour lui demander de « trouver d’urgence » une solution avec les États membres.