Le Bacchus Room, un club du quartier East Village, n'était pas assez grand jeudi soir pour accueillir tous les musiciens, fans, amis et parents venus voir et entendre le groupe Source, fondé par le flûtiste et saxophoniste québécois Sylvain Leroux, qui lançait un nouveau CD intitulé Tonight's African Jazz Band.«J'en ai presque perdu mes moyens», a déclaré Leroux en faisant allusion à l'importance de la foule. «J'ai pensé que les gens seraient fâchés d'être entassés les uns par dessus les autres, mais non, on m'a dit que l'endroit était parfait, que la soirée était parfaite, que l'atmosphère était monstre.»

Formé à l'école de musique classique Vincent d'Indy et à l'Université de Montréal, Leroux est installé depuis plusieurs années à New York, où il est devenu une référence sur la scène afro-jazz. Virtuose de la flûte tambine, un instrument qu'il a étudié en Guinée, le Montréalais d'origine est entouré de musiciens supérieurs, dont le guitariste et chanteur malien Abdoulaye «Djoss» Diabaté et le flûtiste guinéen Bailo Bah. Le disque Tonight's African Jazz Band met aussi en évidence le talent du guitariste guinéen Mory Kanté, qui a fait partie de Source en 2004-2005.

Le claviériste israélien Shai Bachar, le bassiste sénégalais Mamadou Ba et le batteur français Robert Bonhomme complètent l'ensemble, auquel s'est joint récemment, au conga, le Québécois Daniel Villeneuve.

Le groupe Source s'apprête à effectuer une tournée canadienne qui le mènera notamment à Toronto et à Montréal. Pour Leroux, il s'agira d'un retour aux sources. Après avoir fréquenté le Creative Music Studio, à Woodstock (New York), il a travaillé à Montréal avec le musicien malien Yaya Diallo, fondé le groupe Mysterioso et participé au Festival de jazz de 1983.

À New York, où il vit depuis 1990, Leroux se produit avec son groupe chaque premier vendredi du mois au Zinc Bar, un club de jazz situé dans le quartier Greenwich Village. Hier soir, l'endroit était de nouveau plein à craquer.

«Je crois que l'expérience du lancement a confirmé ce que nous savions déjà, a-t-il confié par courriel après sa prestation. Nous sommes un groupe extra-ordinaire. En tant qu'homme à tendance modeste, je dois m'habituer à cette idée. Mais ça commence à pénétrer et cela n'est pas désagréable.»