Faith in America. De la foi en Amérique. C'est le titre du discours majeur prononcé aujourd'hui par Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts et candidat républicain à la présidence. Un discours retransmis en direct à la télévision, que plusieurs comparent à celui que prononça John Kennedy le 12 septembre 1960.

Comme Kennedy, un catholique, Romney, un mormon, a déclaré son indépendance vis-à-vis de son église, histoire de rassurer les chrétiens évangéliques qui hésiteraient ou refuseraient de voter pour lui en raison de sa religion : «Laissez-moi vous rassurez : aucun responsable de mon église, ou de toute autre église, n'influencera les décisions présidentielles. Leur autorité s'étend sur les affaires de l'église et finit là où les affaires de la nation commencent.» On trouve ici la vidéo de cette allocution.

Il y a évidemment des différences importantes entre les discours de Kennedy et Romney, comme le souligne Kenneth Woodward dans ce texte. Celui de Kennedy a été prononcé après que le sénateur du Massachusetts eut remporté l'investiture démocrate. Il cherchait à répondre à des groupes évangéliques qui militaient publiquement contre l'élection d'un catholique à la présidence. Rien de cela ne s'applique à Romney, qui n'a encore rien gagné et qui ne fait face à aucun groupe militant contre l'élection d'un mormon à la Maison-Blanche.

Autre différence : contrairement à Kennedy, Romney ne croit pas que la religion doive rester une affaire privée. Dans son discours, il s'en est d'ailleurs pris à ceux qui voudraient chasser la foi de la place publique. Cela dit, Romney est resté quasiment muet sur les croyances de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, prononçant le mot mormon une seule fois.

On verra si ce discours rassurera les baptistes, les pentecôtistes, les luthériens, les catholiques, les juifs, les musulmans, les athées...

(The Photo The New York Times)