En voulant écraser le Hamas pour stopper ses tirs de roquettes, Israël semble avoir redonné vie au mouvement islamique en Palestine. C'est du moins la conclusion à laquelle arrive le journaliste palestinien Daoud Kuttab dans ce texte publié dans le Washington Post. J'en traduis des extraits :

Depuis deux ans, le Hamas perdait des appuis à l'intérieur comme à l'extérieur. Ce n'était pas le cas dans les jours qui ont suivi la prise de pouvoir démocratique du parti au début de 2006; malgré le fait qu'il était injustement frappé d'ostracisme par la communauté internationale, le Hamas jouissait de l'appui des Palestiniens et des autres Arabes. (...)

Les choses ont commencé à s'envenimer lorsque le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza par la violence. Mais même là, le mouvement continuait à jouir d'un appui considérable chez lui et dans le monde arabe. Mais le mouvement a alors refusé toutes les offres légitimes de réconciliation de ses rivaux nationalistes de l'OLP et des médiateurs égyptiens, et ses appuis ont commencé à s'effriter. (...)

Les attaques disproportionnées d'Israël sur la bande de Gaza constituent une vraie mine d'or pour le Hamas. Le mouvement a retrouvé sa position dans le monde arabe (...). Il a également mis dans l'embarras les deux plus puissants voisins arabes d'Israël, l'Égypte et la Jordanie.

Si l'issue de la confrontation violence est encore incertaine, il est clair que le mouvement islamique du Hamas a été sauvé d'une défaite politique presque totale alors que les dirigeants arabes modérés ont été forcés à renoncer à leur appui en faveur d'une réconciliation avec Israël.

(Photo Reuters)