Le président du groupe de presse New York Times, Arthur Sulzberger, a commis plusieurs erreurs coûteuses au cours des dernières années, comme le rappelle le journaliste et auteur Mark Bowden dans son article publié dans le numéro courant du magazine Vanity Fair. La construction d'un nouveau siège dans Times Square en est une. L'achat du Boston Globe en est un autre. Or ne voilà-t-il pas qu'on apprend sur le site Boston.com que le Times Co., pris à la gorge financièrement, menace de fermer le Globe, l'un des meilleurs journaux des États-Unis, si les syndicats rejettent des concessions sur les salaires de l'ordre de 20 millions de dollars. Et bravo pour la solidarité journalistique!

Je cite un extrait d'une dépêche de l'AFP sur cette affaire :

La nouvelle survient alors que le groupe a annoncé la semaine dernière un volet de concessions au sein du quotidien New York Times, entre réductions de 5% des salaires et suppression de 100 postes de non journalistes, afin de mieux faire face à la pression financière qui accable l'industrie de la presse avec la récession. Plusieurs concurrents ont déjà déposé le bilan, dont le numéro deux du pays, le groupe Tribune.

Le Times Co. multiplie ses efforts actuellement, entre la cession de son siège de New York en crédit-bail, la suspension du dividende, ou encore l'obtention d'un prêt de 250 millions de dollars auprès du milliardaire mexicain Carlos Slim. Il cherche aussi un repreneur pour ses parts dans l'une des équipes phares de base-ball du pays, les Red Sox de Boston.

Le Boston Globe, titre prestigieux arrosant le lectorat de la cote Est des États-Unis, a été acheté au prix fort par le groupe Times en 1993, à 1 milliard de dollars.

C'est à se demander si les dirigeants de Times Co. ne sont pas tous tombés sur la tête. Bill Keller, rédacteur en chef du New York Times, a dû s'expliquer hier après avoir comparé la survie de son journal à celle du Darfour. Il blaguait, semble-t-il.

(Photo AFP)