«Guantanamo est devenu un symbole qui a aidé Al-Qaeda. La prison de Guantanamo a accru les dangers, renforcé nos ennemis. Le coût de maintien en service de Guantanamo est beaucoup plus substantiel que sa fermeture», a déclaré Barack Obama ce matin lors d'un discours à Washington au cours duquel il a réaffirmé sa détermination à fermer le camp de détention controversé et dénoncé les techniques d'interrogatoire «accrues» approuvées par l'administration Bush (voir vidéo ci-dessus).

Je cite trois autres passages de l'allocution du président, qui a dénoncé la campagne de peur menée par les adversaires de la fermeture de Guantanamo :

«Nous sommes en train de nettoyer ce qui est tout simplement un beau bazar. Trop souvent, notre gouvernement a pris ses décisions sous l'inspiration de la peur plutôt que la clairvoyance. Trop souvent, notre gouvernement a accommodé les faits et les preuves pour les faire concorder avec des prédispositions idéologiques.»

«La justice ad hoc qui a été décidée après le 11 septembre ne peut plus continuer. En tant que président, je refuse que ce problème pourrisse.»

«Gardez ceci à l'esprit: personne ne s'est jamais échappé de l'une des nos prisons fédérales dites supermax, dans lesquelles sont enfermés des centaines de terroristes.»

Dès la fin du discours du président Obama, Dick Cheney a pris la parole devant l'American Enterprise Institute, un laboratoire d'idées néoconservatrices, pour défendre les politiques de l'administration Bush en matière de sécurité nationale, dont le programme d'interrogatoire des suspects de terrorisme. Je le cite à ce sujet (on trouve ici la transcription de son allocution et ci-dessous la vidéo) :

«Une autre expression qui est apparue dans le débat est l'idée que les méthodes d'interrogatoire américaines étaient un "outil de recrutement" pour l'ennemi. En vertu de cette théorie, nous avons trahi nos propres valeurs en interrogeant durement des tueurs. Même le président a entonné ce refrain. C'est une façon d'excuser les violents et de blâmer l'Amérique pour le mal que d'autres font.»