De nouveaux protestaires ont rejoint aujourd'hui la place Tahrir, coeur de la révolution égyptienne en faveur du départ du président égyptien Hosni Moubarak, peut-on lire dans cette dépêche de Reuters. Dans un article publié à la une du New York Times, le correspondant Anthony Shadid fait néanmoins état de l'inquiétude de certains manifestants, selon laquelle le vent est peut-être en train de tourner contre eux dans le reste du Caire, où des plaintes se font notamment entendre concernant la détérioration de la situation économique.

Moubarak ne demanderait évidemment pas mieux que cette inquiétude se confirme. En attendant, il tente de reprendre la main face à la contestation populaire. Après avoir accordé des augmentations de salaire aux fonctionnaires, il a formé une commission pour amender la constitution. Le raïs «a souligné la nécessité de poursuivre le dialogue, pour passer des lignes générales à une feuille de route claire au calendrier précis, en vue d'une transition pacifique et organisée du pouvoir, dans le respect de la légitimité constitutionnelle», a déclaré aujourd'hui le vice-président Omar Soulaimane lors d'une intervention télévisée.

Les Égyptiens ne sont certes pas les seuls à douter de la sincérité des autorités égyptiennes. Dans cet éditorial, le Washington Post reproche aujourd'hui à Barack Obama d'avoir exprimé son appui à l'approche proposée par Soulaimane. Selon le quotidien, les déclarations récentes du vice-président n'indiquent pas un engagement crédible en faveur des réformes nécessaires à l'implantation d'une véritable démocratie en Égypte.

Lors d'une interview, Soulaimane a notamment estimé que l'Égypte n'était «pas prête pour la démocratie», une opinion qualifiée d'«inacceptable» hier par le porte-parole de la Maison-Blanche.

(Photo Reuters)