Le journaliste du Washington Post David Maraniss, auteur de First in His Class, la meilleure biographie de Bill Clinton, fera paraître prochainement Barack Obama : The Story, une biographie qui suscite déjà un certain émoi médiatique à la suite de la publication dans Vanity Fair d'un extrait de l'ouvrage touchant aux premiers amours du 44e président américain.

Maraniss a notamment eu accès au journal tenu par Genevieve Cook, fille d'un diplomate australien qui a eu une relation amoureuse d'un an avec Barack Obama à l'époque où les deux vivaient à New York - elle avait 25 ans, il en avait 22.

«La chaleur sexuelle est définitivement présente - mais le reste est fait d'aspérités... Même s'il emploie des mots doux et peut être ouvert et confiant, il y a aussi cette froideur», écrira Cook dans son journal au débat de sa relation avec Obama, abordant un thème - le côté distant de son amant - sur lequel elle reviendra souvent.

Dans un passage plutôt gênant pour Obama, elle cite la réponse de ce dernier à sa première déclaration d'amour :

«Je t'aime.

- Merci.»

À la fin de sa relation avec Obama, Genevieve Cook prédit au futur mari de Michelle Robinson qu'il trouvera l'amour avec une femme «très forte, très droite, une battante, une rieuse, bien expérimentée - une femme noire, c'est ce que je vois toujours».

Au final, il n'y a rien dans l'extrait de Vanity Fair qui soit très dommageable pour Barack Obama, sauf peut-être un petit détail que le journal Politico et Matt Drudge ont monté en épingle, permettant aux Rush Limbaugh des États-Unis de traiter Obama de menteur, comme on peut le lire dans ce billet publié sur le site de la revue The Atlantic.

De quoi s'agit-il? Dans l'extrait publié par Vanity Fair, Barack Obama confirme à Maraniss que Genevieve Cook ne correspond pas à 100% à «l'amie de coeur de New York» à laquelle il fait allusion sans la nommer dans son autobiographie, Les Rêves de mon père. L'«amie de coeur» de son livre est un mélange de plusieurs filles qu'il a fréquentées à l'époque.

Ce n'est pas une nouvelle en soi puisque Barack Obama précise lui-même dans la préface des Rêves de mon père que certains personnages de son livre sont des «composites», un procédé littéraire permettant de fondre en un personnage plus d'une personne. Mais cette précision n'a pas empêché hier Drudge de publier cette manchette sur son site, comme si la confirmation d'Obama était inédite (la manchette menait à un article de Politico qui contient deux corrections minant la thèse de son auteur) :

Politico ne revient pas moins à la charge aujourd'hui en laissant entendre dans cet article que le livre de David Maraniss pourrait contredire en plus d'un point l'image que Barack Obama a réussi à se créer par le biais de son autobiographie.