Et si la Cour suprême des États-Unis donnait raison aux plaignants dans la cause Burwell contre King, mettant fin à l'aide financière à laquelle ont droit quelque 7,5 millions d'Américains pour souscrire une assurance-santé dans le cadre de l'Obamacare?

La réponse à cette question, qui sera connue fin juin, ne préoccupe pas seulement la Maison-Blanche, mais également le Congrès dominé par les républicains. À un an et demi des prochaines élections, ceux-ci sont divisés sur une solution de rechange, comme l'explique aujourd'hui le journal Politico dans cet article.

Pas moins de 31 sénateurs républicains ont déjà endossé un plan proposé par leur collègue du Wisconsin, Ron Johnson, qui prévoit le rétablissement de l'aide financière aux quelque 7,5 millions d'Américains jusqu'en septembre 2017 et, prix lourd à accepter pour l'administration Obama, l'abrogation de l'obligation faite aux individus et à certains employeurs de souscrire ou de fournir une assurance-santé.

Sans cette obligation, le système mis en place par l'administration Obama risque de s'écrouler.

Qu'à cela ne tienne, plusieurs républicains de la Chambre des représentants s'opposent au plan Johnson, ne voulant d'aucune façon participer à ce qui pourrait ressembler à un sauvetage de l'Obamacare.

Reste que les républicains pourraient avoir un prix à payer aux urnes s'ils laissent tomber les millions d'Américains qui comptent aujourd'hui sur une aide financière (sous la forme d'allègements fiscaux) pour payer leur assurance-santé.

Le New York Times s'intéresse aussi aujourd'hui à l'Obamacare en revenant sur les quatre mots inclus dans la loi - «établis par l'État» - sur lesquels les plaignants s'appuient pour défendre leur cause dans le cas Burwell contre King. Ceux-ci ont fait valoir que l'aide financière prévue dans le texte ne devrait pas être offerte aux Américains qui souscrivent leur assurance-santé dans les 34 États n'ayant pas eux-mêmes créé une bourse d'échange en ligne favorisant la concurrence entre les assureurs. Dans ces États, le gouvernement fédéral a pris le relais par le biais de son site HealthCare.gov.

Après avoir consulté les démocrates et les républicains qui ont participé à la rédaction de la loi, le New York Times conclut dans cet article que les quatre fameux mots se sont retrouvés dans le texte de 900 pages par inadvertance. L'erreur pourrait néanmoins permettre aux juges conservateurs de la Cour suprême de donner une victoire majeure aux plaignants dans cette cause financée en partie par les frères milliardaires Dave et Charles Koch, qui n'ont pas besoin d'aide pour souscrire une assurance-santé.