En me levant ce matin, je me suis demandé qui, de Donald Trump ou d'Hillary Clinton, profiterait de ce vendredi pour rendre publics des documents gênants, histoire d'amortir leurs retombées au fil d'un long weekend de la fête du travail où les Américains n'auront pas la tête à la politique.

Or, c'est le FBI qui est passé à l'action en choisissant de rendre publics cet après-midi 58 pages de documents reliés à son enquête sur les courriels de Clinton. Certains y verront peut-être la revanche du directeur de la police fédérale, James Comey, qui n'a pas aimé que les républicains du Congrès mettent en cause son intégrité à la suite de sa décision de ne pas inculper la candidate démocrate à la présidence.

Les documents ne contiennent pas d'informations susceptibles de changer l'opinion des électeurs sur la décision de l'ancienne secrétaire d'État d'utiliser une messagerie privée. Mais ils comportent de nouveaux détails mettant en cause l'honnêteté et le jugement de cette dernière.

Lors de son interview avec des agents du FBI, Clinton a notamment déclaré qu'elle pensait que le «C» inscrit dans le corps de certains courriels était peut-être une façon alphabétique de classer les messages et non une indication du caractère «confidentiel» du message. Trois des courriels reçus par Clinton étaient classés «condifentiels», le niveau le plus faible de la classification américaine.

Clinton a également enfreint une règle du département d'État en pénétrant dans son bureau avec son BlackBerry personnel. Elle a en outre fait détruire au moins deux des 13 BlackBerrys qu'elle a utilisés au cours de son séjour au département d'État et omis de conserver les autres. Résultat : le FBI n'a pu examiner ces appareils.

Cela étant, le FBI affirme que Clinton n'a jamais supprimé ou demandé à des membres de son personnel d'éliminer des courriels afin d'échapper à la règle du département d'État l'obligeant de conserver ses échanges professionnels pour archivage.

Les documents du FBI montrent aussi Colin Powell sous un jour défavorable. Ils citent notamment un courriel adressé par Powell à Clinton dans lequel le secrétaire d'État de George W. Bush donne à la démocrate des conseils pour s'assurer que ses communications professionnelles sur son Blackberry ne fassent jamais l'objet de demandes d'accès en vertu de la loi sur la liberté de l'information. Clinton dit ne pas avoir tenu compte de ces conseils.

Quoi qu'il en soit, l'équipe de Clinton s'est dite heureuse de la publication des documents du FBI, les préférant aux fuites calculées et intéressées des républicains du Congrès. Elle se réjouit peut-être aussi du moment où le FBI a choisi de les rendre publics...

P.S. : On y trouve ici le compte-rendu du New York Times concernant les documents du FBI.