«Demain, ils vont dire 'Donald Trump fulmine et tempête' (rants and raves). Je ne fulmine et ne tempête pas. Je vous dis simplement que vous êtes des gens malhonnêtes.»

Pas besoin d'attendre à demain. Au moment d'écrire ces lignes, le New York Post, journal sympathique à la cause du président, utilise le mot rant pour décrire les jérémiades de Trump au cours de la longue conférence de presse disjonctée qu'il a tenue en début d'après-midi à la Maison-Blanche.

Trump a passé une bonne partie de l'exercice à dénoncer la malhonnêteté des médias, y compris CNN, le Washington Post et le New York Times.

«Les médias sont devenus si malhonnêtes que si nous n'en parlons pas, cela dessert énormément le peuple américain, a-t-il dit. Le niveau de malhonnêteté (des médias) est hors de contrôle.»

Le président a notamment reproché aux médias de laisser entendre que le chaos régnait à la Maison-Blanche après moins d'un mois de sa présidence. «Cette administration fonctionne comme une machine parfaitement mise au point», a-t-il assuré.

Il s'est également plaint d'avoir hérité d'un «gâchis» aux États-Unis et partout dans le monde, faisant fi des nouvelles économiques positives qui ont marqué les derniers mois de la présidence de son prédécesseur.

Et il a dénoncé les fuites d'informations classifiées sur son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, dont il a réclamé la démission, et sur les contacts présumés entre des membres de son entourage et des agents russes pendant la campagne présidentielle.

À un moment donné, il a lancé cette phrase qui ne semble pas résister à l'analyse : «Les fuites sont absolument vraies. Les nouvelles sont fausses.»

Trump a nié avoir ordonné à Flynn d'aborder fin décembre avec l'ambassadeur de Russie à Washington la question des sanctions adoptées par l'administration Obama en représailles à l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine.

Il a également nié avoir été mis au courant de contacts entre des membres de son camp et des agents russes. «La question russe est une ruse», a-t-il dit.

Tout en se plaignant des «fausses nouvelles», Trump a multiplié les déclarations mensongères ou trompeuses au cours de sa conférence de presse. «J'ai remporté la plus grande victoire électorale depuis Reagan», a-t-il déclaré en oubliant les élections plus convaincantes de Barack Obama, Bill Clinton et George Bush père.

Quand un journaliste a souligné cette fausseté, Trump s'est déchargé de toute responsabilité, disant avoir lu une information qu'on lui avait refilée.

Le président a affirmé qu'il était «la personne la moins raciste» du monde, ce qui ne l'a pas empêché de demander à une journaliste afro-américaine d'organiser une rencontre entre lui et les membres du Congressional Black Caucus formé d'élus de couleur. «Est-ce que ce sont vos amis?», a demandé le président à la journaliste April Ryan.

Il a aussi qualifié de «révoltante» la question d'un journaliste juif sur la vague d'incidents anti-sémites qui a accompagné sa montée politique.

Le président a mentionné le nom d'Hillary Clinton à plusieurs reprises, comme s'il était encore en campagne. Et il a insisté sur l'importance d'établir de bonnes relations avec la Russie en précisant qu'on lui avait dit lors de breffages sur la sécurité qu'un «holocauste nucléaire n'aurait pas d'égal». Je parie que vous ne le saviez pas.

Trump s'en est enfin pris à la cour fédérale d'appel de San Francisco, qui a maintenu la suspension de son décret migratoire.

«Cette cour est chaotique et dans la tourmente», a-t-il dit en promettant de présenter un nouveau décret la semaine prochaine.