Plus de la moitié des Polonais se disent désormais favorables à l'installation d'éléments du bouclier antimissile américain en Pologne, ce qui témoigne d'un renversement de l'opinion sur ce sujet, selon un sondage publié lundi.

Jusqu'à présent, selon toutes les études, les Polonais étaient majoritairement opposés au projet.

Selon un sondage réalisé par l'institut GFK au lendemain de la conclusion de l'accord entre Polonais et Américains, 58% des personnes interrogées approuvent la décision du gouvernement contre 37% qui y sont opposées et 5% qui n'ont pas d'opinion sur cette question.

Le sondage repose sur un échantillon de 500 personnes et comporte donc une marge d'erreur de quatre à cinq points.

Il y a un an, le projet d'installer le bouclier suscitait l'opposition de 56% des Polonais et le soutien de seulement 28%.

Jeudi soir, un accord préalable sur le bouclier a été paraphé à Varsovie au bout de 15 mois de négociations difficiles entre les États-Unis et la Pologne. L'accord final sera signé cette semaine à Varsovie par la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice.

L'accord, intervenu en pleine crise géorgienne, a été rendu possible par d'importantes concessions du gouvernement américain à Varsovie.

Selon l'étude publiée lundi par le journal Rzeczpospolita (conservateur), 45% des Polonais pensent que le bouclier augmente la sécurité de la Pologne, contre 30% qui pensent le contraire et 21% qui estiment que les installations américaines n'auront pas d'effets sur la sécurité du pays.

Les trois quart des Polonais n'ont pas de doute que l'accord détériorera les relations de Varsovie et Moscou.

Ils sont cependant divisés quant au stationnement futur de troupes américaines en Pologne: 55% y sont favorables et 41% opposés.

L'accord sur le bouclier permet aux États-Unis d'installer sur le sol polonais à l'horizon 2012 dix intercepteurs capables de détruire en vol d'éventuels missiles balistiques à longue portée.

Couplé avec un puissant radar qui sera installé en République tchèque, le bouclier permettra, selon Washington, de protéger le territoire américain d'éventuelles menaces de pays comme l'Iran.