L'Irak se réserve le droit de poursuivre en justice six gardes privés de la compagnie américaine Blackwater accusés d'avoir tué 17 Irakiens en 2007 et qui vont être jugés à Washington, a annoncé dimanche le gouvernement irakien.

«Il y a une information selon laquelle six gardes de Blackwater accusés d'avoir tué par balle 17 Irakiens vont être jugés à Washington, mais le gouvernement irakien se réserve le droit de les poursuivre de son côté car ils ont commis un crime contre des victimes irakiennes», a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh.

Dans son édition dominicale, le quotidien américain Washington Post, citant des sources proches du dossier, affirme que des procureurs fédéraux ont envoyé des convocations à six gardes de Blackwater impliqués dans les tirs meurtriers.

Le 16 septembre 2007, des agents de Blackwater qui escortaient un convoi diplomatique avaient ouvert le feu à un carrefour de Bagdad, tuant 17 civils.

La société a régulièrement affirmé qu'ils n'avaient fait que répliquer après avoir essuyé des tirs. Mais une enquête irakienne a conclu que le convoi n'avait même pas reçu un jet de pierre.

«Quand l'Irak sera sorti du chapitre VII de l'ONU, il n'y aura aucune immunité pour les compagnies privées de sécurité travaillant avec les forces internationales. Dans les négociations sur le Sofa (Status of Forces Agreement), le gouvernement irakien n'a accepté aucune immunité pour les compagnies de sécurité privées», a rappelé le responsable irakien.

Le mandat de la force multinationale en Irak, qui découle du chapitre VII de la charte de l'ONU, doit prendre fin le 31 décembre 2008.

L'Irak et le États-Unis négocient un accord stratégique à long terme, appelé «Sofa», censé réglementer la présence des soldats américains après 2008.

«Le gouvernement tente d'imposer sa souveraineté et dans le Sofa il sera clairement indiqué que les compagnies privées de sécurité liées aux forces multinationales seront soumises à cet accord, qui ne leur donnera aucune immunité en Irak», a ajouté M. Dabbagh.