(New York) Les prix du pétrole, en baisse en début de séance lundi suite aux prévisions de croissance moins fortes que prévu de la Chine, se sont redressés en cours de journée dans un marché attendant des signaux sur la politique monétaire américaine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 35 cents, soit 0,41 %, pour finir à 86,18 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, a pris 78 cents, soit 0,98 %, pour clôturer à 80,46 dollars.

Les cours avaient pourtant débuté la séance en repli dans le sillage de la publication dimanche par la Chine d’un objectif de croissance économique d’environ 5 % pour 2023.  

Cet objectif, l’un des plus modestes depuis des décennies, est inférieur aux prévisions des investisseurs, qui en ont profité pour « prendre leurs bénéfices », a avancé Stephen Innes, de SPI AM.

Jusque-là, les anticipations de reprise économique de la Chine, premier pays importateur de brut au monde, avaient poussé les prix vers le haut.

Les dernières données économiques de la Chine publiées auparavant la semaine dernière (deux indices d’activité PMI pour février très supérieurs aux attentes) avaient rassuré les investisseurs, constituant les premiers signes concrets de reprise économique depuis l’abandon des restrictions sanitaires.

Le Brent a ainsi grimpé de plus de 3 % la semaine passée, et le WTI américain de plus de 4 %.

Mais les prévisions économiques publiées dimanche par Pékin « ont déçu lundi les investisseurs, qui espéraient un signal plus positif pour la demande chinoise », a souligné Robert Yawger de Mizuho Securities.

Les cours du brut se sont malgré tout ressaisis en cours de journée, sans déclencheur particulier selon lui. « Il semble simplement que des investisseurs spéculatifs aient repris la main sur les échanges », a-t-il commenté.  

Les acteurs du marché, à l’affût de tout signal sur la trajectoire des prochaines mesures de politique monétaire aux États-Unis, attendent particulièrement l’audition du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, devant le Congrès américain mardi et mercredi ainsi que la publication du rapport sur le marché du travail aux États-Unis en février vendredi.  

Pour Edward Moya, analyste d’Oanda, le pétrole a ainsi repris de l’élan « en raison de l’optimisme quant à la possibilité que la Fed ne déclenche pas un atterrissage brutal » de l’économie.  

Parmi les autres facteurs ayant soutenu les cours figure la décision de l’Arabie saoudite de relever dimanche le prix du pétrole qu’elle vend en Asie, selon Robert Yawger. « Cela implique que les Saoudiens pensent que les Chinois vont augmenter leurs achats », a-t-il estimé.