(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse et bénéficié d’achats à bons comptes après une journée noire mardi, au cours d’une séance bien orientée par un nouvel indicateur d’inflation qui a montré une légère baisse des prix aux États-Unis.

Le Dow Jones a gagné 0,10 %, l’indice NASDAQ a pris 0,74 % et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,34 %.

Wall Street a mis quasiment toute la séance à se décider et évoluait encore en ordre dispersé à quelques minutes de la clôture, avant de partir franchement dans le vert.

« On a évolué dans des marges resserrées, autour de l’équilibre, car nous étions en phase de digestion », a résumé Jay Hatfield, gérant du fonds ICAP ETF. « C’est une journée classique après un gros dérapage. »

La place new-yorkaise a vécu mardi l’une de ses pires journées de l’année, le NASDAQ perdant le quatrième plus important total de points de son histoire, après la publication de l’indice des prix CPI, plus élevé que prévu.

« L’histoire nous dit que de tels décrochages sur une journée se révèlent être des opportunités d’achats » a souligné George Smith, de LPL Financial.

De fait, les investisseurs ont racheté quelques-unes des valeurs les plus malmenées mardi, notamment Tesla (+3,59 %), Amazon (+1,36 %), Netflix (+2,75 %) et Apple (+0,96 %).

Intenables mardi, les taux obligataires se sont stabilisés. Le rendement des emprunts d’État américains à dix ans était inchangé, à 3,40 %.

L’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, s’est légèrement replié, autre signe d’accalmie.

Pour autant, l’appétit pour le risque, qui avait soufflé sur Wall Street avant le coup d’arrêt de mardi, n’est pas complètement revenu et certains des blessés de la veille ont encore été attaqués, en premier lieu Meta (-1,08 % à 151,47 dollars), tombé à un nouveau plus bas depuis le début de la pandémie de coronavirus, en mars 2020.

Le secteur des cryptomonnaies restait lui aussi en berne, au diapason du bitcoin, qui a perdu plus de 10 % depuis lundi.

Le spécialiste des paiements Block, très investi dans la chaîne de blocs (« blockchain »), technologie sur laquelle sont bâties les cryptomonnaies, a été boudé (-1,47 %), tout comme Riot Blockchain (-0,92 %).

Les investisseurs ont bien accueilli la publication de l’indice PPI des prix à la production, ou prix de gros, qui ont diminué de 0,1 % sur un mois en août, comme attendu, même si l’indice hors alimentation et énergie a lui progressé de 0,4 %, plus que prévu (0,3 %).

« Ces données ne changeront rien à la décision de la Fed (banque centrale américaine) la semaine prochaine », a commenté Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics, dans une note.

Les opérateurs voient toujours une hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Fed lors de cette réunion, mais accordent de plus en plus de crédit au scénario d’un relèvement de 1,75 point, voire même 2 points de pourcentage, d’ici la fin de l’année, contre 1,50 point jusqu’ici.

Un vent mauvais a commencé à se lever sur les compagnies ferroviaires à deux jours d’une échéance cruciale, qui pourrait déboucher sur une grève massive d’une partie du personnel roulant. CSX (-1,05 %), Canadian National (-0,50 %) et Union Pacific (-3,69 %) faisaient ainsi marche arrière.

Le blocage du fret aux États-Unis pourrait lourdement handicaper les activités de très nombreux secteurs, notamment celles des minières comme Freeport-McMoRan (-3,29 %) ou de l’aciériste US Steel (-8,63 %).

De son côté, Starbucks a été recherché (+5,53 % à 92,70 dollars) après le relèvement, mardi, de ses prévisions de croissance sur la période 2023-2025. La chaîne de cafés table désormais sur une fourchette de 7 à 9 % de hausse annuelle de son chiffre d’affaires à périmètre comparable, contre 4 à 5 % jusqu’ici.

La décision du câblo-opérateur Comcast de doubler son enveloppe dédiée aux rachats d’actions, à 20 milliards de dollars, était saluée par la place new-yorkaise (+3,02 % à 34,47 dollars).

Toronto également en hausse

Des gains dans le secteur de l’énergie ont aidé la Bourse de Toronto à terminer la séance de mercredi en hausse, pendant que les grands indices boursiers américains progressaient eux aussi, au lendemain de leur pire journée depuis juin 2020.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 80,74 points pour terminer la séance avec 19 726,14 points.

Le secteur torontois de l’énergie a progressé de plus de 3 %, des actions comme celles de Suncor Énergie, Canadian Natural Resources, Cenovus Energy et Crescent Point Energy ayant toutes progressé.

« L’énergie ressemble à une très bonne cachette », a observé Greg Taylor, directeur des investissements chez Purpose Investments.

« Nous aimons vraiment les actions énergétiques. Ces entreprises ont passé tellement de temps à réduire leurs dépenses et à tenir leurs activités dans un environnement vraiment maigre, et maintenant que les prix de l’énergie — à la fois ceux du pétrole et ceux du gaz naturel — ont augmenté, elles génèrent vraiment beaucoup de flux de trésorerie. »

Et ce que ces entreprises font avec leurs gains, c’est de les rendre aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats, a ajouté M. Taylor.

« Lorsque vous regardez certaines instabilités dans d’autres secteurs, le secteur de l’énergie se démarque vraiment comme un joli point lumineux. »

Outre l’évolution des taux d’intérêt la semaine prochaine, M. Taylor croit que le plus grand risque pour les marchés concerne la prochaine saison des résultats trimestriels d’entreprises, qui débutera en octobre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié mercredi au cours moyen de 75,95 cents US, en baisse par rapport à celui de 76,28 cents US de la veille.