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À la Bourse, il y a les heures habituelles (de 9 h 30 à 16 h les jours ouvrables) et les heures étendues d’avant et d’après-marché. On comprend que ça fonctionne électroniquement. Alors, que font les courtiers sur le parquet de la Bourse ?

Nicolas Clift

La plupart des marchés boursiers d’importance dans le monde fonctionnent entièrement par des moyens électroniques et informatisés.

Mais il y a des marchés comme la Bourse de New York qui maintiennent un parquet de négociants malgré l’omniprésence des technologies transactionnelles.

D’ailleurs, c’est encore vers ce type de parquets avec leurs négociants qui s’agitent autour d’écrans électroniques que les caméras des médias se tournent pour illustrer leurs reportages d’actualité boursière.

Mais en réalité, la Bourse de New York est l’une des rares Bourses d’importance dans le monde où une part significative des transactions se fait encore sur un parquet.

Elle est aussi la seule en Amérique du Nord à fonctionner de la sorte depuis la fermeture, l’an dernier, du parquet de négociants du Chicago Mercantile Exchange spécialisé dans les contrats à terme sur les matières premières et l’énergie, les denrées alimentaires de base ainsi que des indicateurs financiers.

Bourses à parquet

Dans un marché à parquet comme la Bourse de New York, les prix des actions sont déterminés par des enchères entre des négociants spécialisés et les courtiers homologués.

Les ordres de vente ou d’achat des investisseurs sont acheminés par les courtiers vers leurs délégués sur le parquet. Ces délégués se rendent alors en un lieu spécifique du parquet où les actions concernées sont négociées.

Ce lieu est en fait un poste de négociation où se trouvent quelques personnes désignées comme « spécialistes » d’un certain nombre d’actions. Leur travail consiste à regrouper les acheteurs et les vendeurs des actions sous leur supervision.

Les prix courants de ces actions sont déterminés par enchères entre le total le plus élevé qu’un acheteur est prêt à payer et le prix le plus bas auquel un vendeur est disposé à céder ses actions.

À la Bourse de New York, qui demeure l’un des marchés les plus influents du monde, il se négocie chaque jour des centaines de millions d’actions et d’options sur actions, pour une valeur totale de 100 milliards US1.

Bourses électroniques

Dans les Bourses entièrement électroniques, comme la Bourse de Toronto et le NASDAQ de New York, la négociation s’effectue par l’entremise d’un réseau d’ordinateurs et de télécommunications reliant les courtiers homologués.

À la différence des Bourses à parquet, les prix des actions sont basés sur les cours acheteurs et les cours vendeurs lors des plus récentes transactions enregistrées.

Ces cours sont aussi fixés par des courtiers qui agissent à titre de « mainteneurs de marché », ou « market makers » dans le langage boursier, à l’égard des actions dans leur giron.

Dans le cas du NASDAQ en particulier, le fonctionnement « tout électronique » ainsi que sa spécialisation dans les entreprises technologiques ont favorisé sa croissance au point de défier la prédominance historique de la Bourse de New York auprès des investisseurs.

À chaque séance, on échange sur le NASDAQ des centaines de millions d’actions et d’options sur actions, pour une valeur totale de 90 milliards US2.

1. et 2. Chiffres obtenus auprès de la firme américaine CBOE Global Markets, spécialisée dans les systèmes de gestion de marchés de titres financiers.