(New York) Les marchés boursiers ont clôturé de nouveau dans le rouge mardi, après avoir tenté un rebond, les craintes de récession prenant le dessus dans un marché toujours sous le coup de la détermination des banquiers centraux dans leur lutte contre l’inflation.  

Dans le vert pour la majeure partie de la séance, les Bourses européennes ne sont pas parvenues à conserver leur rebond, à l’exception de Francfort (+0,53 %). Milan (-0,08 %), Paris (-0,19 %) et Londres (-0,88 %), fermée lundi, ont reculé.

Wall Street, en hausse à l’ouverture, a également rapidement basculé dans le rouge et inscrit sa troisième séance de baisse d’affilée : le Dow Jones a perdu 0,96 %, le S&P 500 1,10 % et le NASDAQ 1,12 %.

Autre signe des craintes de récession, les prix du pétrole ont chuté de plus de 5 %.

« On est toujours sur la digestion de la hausse de l’été » avec désormais « des pressions structurelles » à la baisse sur les indices, estime Jacques-Aurélien Marcireau, coresponsable de la gestion actions chez Edmond de Rothschild AM.  

Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell avait clairement indiqué en fin de semaine dernière qu’il était prêt à prendre les mesures nécessaires pour atténuer la hausse des prix, quitte à ce qu’elles affectent l’économie.  

La Fed peut agir avec d’autant plus de détermination que le marché de l’emploi aux États-Unis, un de ses principaux baromètres, reste résilient. Le nombre d’emplois vacants en juillet, signe d’un marché du travail tendu, a surpris à la hausse les analystes, selon le rapport Jolts du département du travail publié mardi. Le rapport mensuel de l’emploi est attendu vendredi.

« C’est un cas classique d’une bonne nouvelle qui en est une mauvaise pour les actions », explique Michael Hewson, de CMC Markets.  

La confiance des consommateurs aux États-Unis s’est aussi améliorée plus que prévu.  

Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont embrayé, à une semaine de leur réunion où un fort relèvement des taux directeurs semble de plus en plus probable aux investisseurs.

L’inflation en Allemagne est repartie à la hausse en août, à 7,9 % sur un an (8,8 % dans l’indice harmonisé utilisé par la BCE), après deux mois de ralentissement. Les chiffres pour la zone euro sont attendus mercredi.  

Au Royaume-Uni, une accélération de l’inflation au-dessus des 20 % est envisageable selon les analystes de Goldman Sachs, si les prix du gaz demeurent hauts.  

Le rendement obligataire de l’emprunt à 10 ans, qui fait référence au Royaume-Uni, flambait de nouveau pour atteindre 2,69 % après avoir touché 2,75 %, son plus haut depuis 2014. Pour les États européens et les États-Unis, les rendements à 10 ans étaient stables. Les taux américains à deux ans toutefois atteignaient un plus haut en 15 ans à 3,45 %.

Baisse des prix de l’énergie

Le prix du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, poursuivait la chute de la veille, de 9,03 %, à 248 euros le mégawattheure. Ce recul « bénéficie plus » à l’indice allemand, en raison de sa composition sectorielle, note M. Marcireau.  

Les stocks de gaz des grandes nations européennes comme la France ou l’Allemagne sont élevés, abaissant un peu les craintes d’une pénurie en Europe, même si tous les États s’y préparent.  

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre est redescendu sous la barre des 100 dollars, perdant 5,50 % à 99,31 dollars.

Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre a lui chuté de 5,53 % à 91,64 dollars.  

Les distributeurs souffrent

Aux États-Unis, la chaîne de magasins d’appareils électroniques Best Buy a vendu 12 % de moins entre mai et juillet qu’un an auparavant, mais ces résultats meilleurs qu’attendu ont fait monter le titre de 1,61 %.

Parmi les autres valeurs du jour, Twitter a cédé 1,80 % à 39,32 dollars alors qu’Elon Musk a invoqué dans une nouvelle lettre les accusations formulées par l’ancien chef de la sécurité de l’entreprise, Peiter Zatko, pour justifier l’abandon de son projet de rachat du réseau social.

Snap, la maison mère de la populaire application de messagerie Snapchat, a abandonné 2,53 % à 10,01 dollars. La société, qui avait annoncé de lourdes pertes fin juillet au deuxième trimestre, s’apprête, selon le site internet spécialisé The Verge, à licencier 20 % de ses effectifs.

À Londres, le fournisseur de produits et services aux entreprises Bunzl a chuté de 6,13 % après ses résultats, tandis qu’à Paris, Carrefour (-2,69 %) a terminé en queue du CAC 40.

Du côté des devises

L’euro prenait 0,27 % à 1,0024 dollars pour un euro à 19 h GMT.

Le bitcoin perdait 2 % à 19 777 dollars.