Le coordinateur pour l'ONU de la lutte contre Ebola David Nabarro a minimisé mercredi l'impact de la décision des États-Unis de retirer leurs soldats engagés dans la lutte contre l'épidémie en Afrique de l'Ouest, estimant qu'elle «ne laisse pas un vide».

Washington a annoncé que «presque tous» les soldats américains déployés sur place auront ré-intégré leurs bases d'ici le 30 avril. Ils étaient 2800 au plus fort du déploiement, principalement au Liberia, mais aussi au Sénégal.

«Je ne veux surtout pas qu'on ait l'impression que nous partons, en réalité nous sommes plus que jamais présents», a affirmé le Dr Nabarro dans un entretien avec l'AFP.

«Ce départ ne laisse pas un vide», a-t-il ajouté, soulignant que Washington avait consulté l'ONU à ce propos.

Il a rendu hommage aux soldats américains, dont la présence à un moment crucial, a-t-il dit, «a fait une énorme différence dans la disponibilité des unités de traitement» d'Ebola et des moyens de transport.

Il a fait valoir qu'une centaine de soldats américains resteront sur place, ainsi que 10 000 civils répartis dans la région, et que le nombre de cas a beaucoup baissé au Liberia, sans toutefois que la maladie y soit éradiquée.

De plus, «une force de réserve (américaine) est prête à être mobilisée très vite si l'épidémie s'aggrave de nouveau», a-t-il souligné, mais sans être en mesure de préciser son ampleur.

«Nous sommes satisfaits, a-t-il dit, de voir que les États-Unis et d'autres pays restent impliqués et nous espérons qu'ils continueront de fournir argent et matériel jusqu'à la fin» de l'épidémie.

Le Dr Nabarro «espère vraiment» voir l'éradication d'Ebola dans les trois pays d'Afrique de l'ouest les plus touchés (Liberia, Sierra Leone, Guinée) dans le courant de l'année. Il se fixe trois objectifs: «parvenir à zéro cas» dans les trois pays, y rétablir des services de santé normaux et «remettre l'économie de ces pays sur le chemin de la croissance».

Le bilan de l'épidémie d'Ebola s'est de nouveau alourdi début février dans les trois pays, en franchissant la barre des 9000 morts, selon l'OMS. Mais l'épidémie est désormais sous contrôle au Liberia, le pays où était déployé l'essentiel des militaires américains. La fièvre a tué 3746 personnes dans ce pays.