Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a livré des rations de nourriture à 265 000 personnes, samedi en Sierra Leone, dont beaucoup étaient en quarantaine pour aider à limiter la propagation du virus d'Ebola.

Les réserves de nourriture sont distribuées dans le district de Waterloo, en banlieue de la capitale, Freetown. Cette région affiche un des bilans les plus lourds de cette épidémie qui frappe l'Afrique de l'Ouest. Les livraisons, qui ont commencé vendredi et se sont poursuivies samedi, visent à fournir aux familles placées en quarantaine assez de nourriture pour ne pas qu'ils quittent leur maison.

En Sierra Leone, le PAM a mobilisé 700 travailleurs humanitaires pour distribuer plus de 800 tonnes métriques de nourriture (du riz et des céréales) pour combler les besoins des familles durant 30 jours. «Tous les gens touchés par l'Ebola» doivent recevoir de la nourriture, qu'ils soient en quarantaine dans des maisons ou dans des centres de traitement, afin d'empêcher que cette crise médicale en devienne une alimentaire, a expliqué Gon Myers, le directeur du programme en Sierra Leone.

Il a expliqué qu'il fallait séparer le personnel en petits groupes et accélérer la distribution pour réduire les risques, tant pour les employés que pour les bénéficiaires. La région de Waterloo a vu les plus grands nombres de cas se déclarer dans les derniers jours, a-t-il ajouté.

Un navire contenant 7000 tonnes de riz devrait accoster à Freetown dimanche. Les deux tiers y seront déchargés. Le reste ira au Liberia. Un bateau transportant des soldats britanniques vogue aussi vers la Sierra Leone.

Par ailleurs, de plus en plus de pays interdisent l'entrée à des voyageurs provenant de la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia, les trois foyers de cette épidémie qui a fait plus de 4500 morts.

Selon le site Web de la société de prévention médicale International SOS, le Cap-Vert a annoncé le 9 octobre qu'il interdirait l'entrée à des étrangers non résidents provenant de ces trois pays, ou qui ont visité ces pays dans les 30 derniers jours. La veille, l'île Maurice avait interdit l'entrée à tous les voyageurs ayant visité les trois pays, ainsi que le Nigeria, le Sénégal et le Congo dans les deux derniers mois.

Également le 8 octobre, l'administration de l'archipel des Seychelles a suspendu l'entrée des voyageurs ayant visité la Guinée-Bissau, le Nigeria et le Congo, en plus des trois pays touchés par l'épidémie, dans les 28 jours précédant leur voyage. Les citoyens seychellois sont exemptés de cette interdiction.

Le président américain Barack Obama a toutefois annoncé vendredi ne pas avoir l'intention de fermer les frontières des États-Unis aux habitants de ces pays. Il a dit croire qu'une telle mesure risquerait uniquement de prolonger la crise en compliquant la détection des personnes infectées.

De son côté, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu samedi qu'elle n'entend pas commenter un document interne obtenu par l'Associated Press et qui détaille les erreurs commises dans la lutte contre l'Ebola. Le document mentionne notamment des employés incompétents, une bureaucratie lourde et un manque d'information.

L'OMS recense à ce jour 9191 infections et 4546 décès dus à l'Ebola en Afrique de l'Ouest. L'OMS craint 10 000 nouvelles infections chaque semaine d'ici décembre, si des mesures plus musclées ne sont pas adoptées pour combattre l'épidémie.