Edward Snowden, l'ancien consultant de l'agence américaine de sécurité nationale (NSA) à l'origine des révélations fracassantes sur les pratiques de surveillance du gouvernement américain, veut obtenir l'asile politique au Brésil pour aider le pays à enquêter sur l'espionnage des États-Unis.

Dans une «lettre ouverte adressée au peuple brésilien», dont une version en portugais a été publiée mardi dans le quotidien Folha de S. Paulo, M. Snowden, qui est actuellement réfugié en Russie, affirme qu'il a été inspiré par le débat international provoqué par sa publication de milliers de documents de la NSA, et estime que la culture d'espionnage mondial de l'agence américaine «s'effondre».

Il écrit qu'il voudrait aider le Brésil à enquêter sur l'espionnage américain sur son sol, mais qu'il ne peut le faire pleinement sans obtenir l'asile politique permanent parce que le gouvernement américain «continuera d'interférer avec (sa) capacité à s'exprimer».

Les révélations sur le programme de surveillance de la NSA ont d'abord été publiées dans le «Guardian» et le «Washington Post» en juin, en se fondant sur des milliers de documents remis par Edward Snowden au journaliste américain Glenn Greenwald, qui vit au Brésil.

Les documents ont révélé que le Brésil était la principale cible de la NSA en Amérique latine, dans des pratiques d'espionnage qui ont notamment impliqué la surveillance du téléphone cellulaire de la présidente Dilma Rousseff et le piratage du réseau informatique interne de la société pétrolière nationale Petrobas.

Les sénateurs brésiliens ont demandé l'aide de M. Snowden durant les audiences sur l'espionnage de la NSA au Brésil. Le journaliste Glenn Greenwald et son conjoint, David Miranda, se sont adressés au Sénat brésilien, et M. Miranda a entrepris de convaincre les autorités brésiliennes d'accorder l'asile politique à Edward Snowden.

«Le Brésil est un pays fort, et c'est selon moi l'un des seuls pays dans le monde qui pourrait accorder l'asile politique à Edward Snowden», a dit M. Miranda lors d'une entrevue téléphonique. «Il a aidé tant de pays, et je pense que le mien, comme tous les autres qui ont juré de défendre les droits de la personne, devraient se lever maintenant pour aider Edward Snowden.»

M. Miranda a affirmé qu'il avait obtenu la lettre de M. Snowden directement de lui, par des «moyens sécurisés».

L'ancien analyste, qui a obtenu l'asile politique en Russie pour une période d'un an, avait précédemment demandé l'asile au Brésil et à plusieurs autres pays.

Le ministère brésilien des Affaires étrangères et le bureau présidentiel n'ont fait aucun commentaire mardi sur la lettre d'Edward Snowden.

Plusieurs membres du Congrès brésilien réclament qu'il obtienne l'asile afin qu'il puisse aider les parlementaires dans leur enquête sur les activités de la NSA.

Le gouvernement américain accuse Edward Snowden d'avoir diffusé des informations hautement confidentielles et réclame qu'il soit jugé aux États-Unis.