Quelque 150 représentants de villes et régions d'une dizaine de pays se réunissent mardi en Martinique dans les Antilles françaises pour débattre de la reconstruction d'Haïti, afin d'apporter une vision locale à un défi d'une ampleur sans précédent.

Cette rencontre, à laquelle assisteront une trentaine d'élus haïtiens, s'inscrit dans le cycle de conférences préparatoires à une réunion de ministres des Affaires étrangères le 31 mars à New York visant à fédérer l'aide internationale, après le séisme qui a fait plus de 220 000 morts le 12 janvier.

Les besoins d'Haïti sont évalués à 11,5 milliards de dollars sur trois ans, selon un plan présenté le 16 mars par le gouvernement haïtien.

La conférence de Fort-de-France sera ouverte par les ministres français de la Coopération, Alain Joyandet, et de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, et par le ministre haïtien de l'Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé.

Les débats porteront sur des thèmes concrets, comme la formation de fonctionnaires pour remplacer les 18 000 employés de l'État morts dans le séisme, la levée d'impôt au niveau central et local, etc... Sur ce dernier sujet, la France a proposé son aide pour la réalisation d'un cadastre afin d'établir un impôt foncier.

La réunion en Martinique réunira des collectivités de pays accueillant une large communauté haïtienne, comme la France, les États-Unis et le Canada. Elle survient après une rencontre du secteur privé à Port-au-Prince. Toujours sur le thème de la reconstruction, cette semaine verra aussi une session à Washington consacrée à la diaspora.

Toutes ces réunions donnent lieu à des rapports qui seront présentés le 31 mars à New York.

Le gouvernement haïtien devrait de son côté présenter en fin de semaine ses orientations à la population haïtienne, selon une source informée.

Annoncée le 16 mars, la création d'un fonds de 3,8 milliards de dollars à verser au gouvernement haïtien sur une période de 18 mois va s'accompagner de la mise en place d'une commission intérimaire de développement chargée de s'assurer du bon emploi de l'aide financière.

Elle associera des Haïtiens et la communauté internationale et sera co-présidée par le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, et Bill Clinton, émissaire de l'ONU pour Haïti. Au terme des 18 mois, la commission se transformera en agence 100% haïtienne.