Le Québécois Hannecy Badiau, qui habite Châteauguay, a eu la frousse de sa vie le 12 janvier. Son fils Philippe, qui venait à peine de naître, a échappé de peu à la mort avec sa mère, Marie-Carmel Toussaint. Pour ramener sa famille au Québec, M. Badiau s'est rendu à Port-au-Prince jeudi dernier. Depuis, il est retenu à l'ambassade du Canada.

«C'est long, les formalités. Je dois prouver que mon fils est bien le mien. Avec les enlèvements d'enfants, les autorités sont prudentes», philosophe M. Badiau.

 

Le coordonnateur d'urgence pour l'UNICEF en Haïti, Marc Salvail, reconnaît que l'on a signalé des enlèvements d'enfants à Port-au-Prince. Mais il assure que plusieurs mesures ont été prises pour les empêcher.

«Nous avons des équipes qui visitent les quartiers. La police nationale est vigilante. On travaille en collaboration avec plusieurs groupes pour prévenir tout ça», dit M. Salvail.

L'UNICEF ignore combien d'enfants sont aujourd'hui orphelins à Port-au-Prince. «Mais on sait que 50 000 enfants vivaient dans des orphelinats et des centres d'accueil avant le séisme», mentionne M. Salvail.

La possible tentative d'enlèvement d'une trentaine d'orphelins âgés de 2 mois à 14 ans par un groupe de paroissiens baptistes américains a fait couler beaucoup d'encre au cours des derniers jours. Les Américains sont actuellement en détention en Haïti.

M. Salvail affirme que, à sa connaissance, aucun recours judiciaire n'a été intenté contre eux.