L'organisation humanitaire Oxfam a appelé les participants à la réunion d'urgence sur Haïti lundi à Montréal à s'entendre sur un effacement de la dette internationale du pays ravagé par un violent séisme le 12 janvier.

«Attendre de Haïti qu'il rembourse des millions de dollars alors que le pays lutte pour surmonter l'une des pires catastrophes naturelles de ces dernières années serait à la fois cruel et inutile», a déclaré Jeremy Hobbs, directeur général d'Oxfam International qui a son siège au Royaume-Uni.

«L'annulation immédiate de la dette internationale doit être accompagnée d'une action urgente pour aider les agriculteurs et prévenir une crise alimentaire due à l'homme, qui amplifierait l'épreuve endurée par la population haïtienne», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les «pays amis» de Haïti se réunissent lundi à Montréal pour aider à coordonner l'aide à court et à long terme. Vont notamment participer les États-Unis, la France, l'Espagne, le Brésil, les Nations unies et l'Organisation des États américains.

Le Canada souhaite également qu'elle soit l'occasion de fixer le lieu et la date d'une conférence des donateurs prévue dans les prochains mois.

L'annulation de la dette haïtienne -890 millions de dollars, selon Oxfam- est l'une des priorités pour la reconstruction du pays, a relevé l'organisation.

Il convient aussi d'aider les agriculteurs et les petites entreprises, de s'assurer que les zones pauvres bénéficient de subventions pour accélérer la reprise économique, d'aider la société civile et le gouvernement haïtien, et de reconstruire en mieux (bâtiments anti-sismiques, sources d'énergie alternatives pour réduire la déforestation).

L'organisation a aussi plaidé pour la transformation en subvention d'une aide d'urgence de 100 millions de dollars annoncée deux jours après le séisme par le Fonds monétaire international (FMI).

«Haïti est une société divisée et hautement inégalitaire, donc il y a un risque réel que, dans les semaines et les mois suivant le séisme, des Haïtiens influents politiquement et plus riches accaparent les ressources pour la reconstruction au détriment des plus pauvres de Port-au-Prince», a prévenu M. Hobbs.

De plus, les «pays amis» doivent définir «clairement le rôle des troupes internationales et expressément préciser que les troupes opèrent sous le commandement des Nations unies et du gouvernement haïtien», souligne Oxfam.