Le président palestinien Mahmoud Abbas a menacé mercredi de renoncer aux négociations de paix avec Israël faute de progrès et pour ne pas cautionner l'«agression» de l'État hébreu dans la bande de Gaza.

«Le conflit (israélo-palestinien) ne prendra pas fin si le vaillant peuple palestinien ne recouvre pas ses droits. Par conséquent, à quoi servent les négociations si les portes restent fermées», a déclaré M. Abbas dans un discours télévisé à l'occasion du 44ème anniversaire de la proclamation de son parti, le Fatah, comme un mouvement de résistance. «Bien que nous soyons convaincus de la stratégie et de l'objectif et en dépit de notre désir de ne pas revenir en arrière, nous ne voyons aucune utilité à les poursuivre (les négociations) de la façon dont elles se sont déroulées jusqu'à présent», a ajouté M. Abbas.

Il a affirmé qu'il «n'hésitera pas à arrêter» les négociations «si elles vont à l'encontre de nos intérêts et offrent une caution à l'agression», une allusion à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza qui a fait plus de 390 morts depuis samedi.

Il a dénoncé comme une «agression barbare et criminelle» cette offensive dans la bande de Gaza, un territoire contrôlé par ses rivaux du mouvement islamiste Hamas qui en ont délogé ses partisans en juin 2007. Il aussi accusé Israël d'y commettre «le massacre le plus sanglant».

«Notre peuple aura d'autres alternatives si son choix actuel (les négociations) devait se montrer vain ou si l'agression, la colonisation et la confiscation des terres devaient se poursuivre, étant tout sens» aux négociations, a-t-il ajouté.

Relancées en novembre 2007, les négociations israélo-palestiniennes, qui étaient censées aboutir en 2008, n'ont enregistré aucune percée depuis, se heurtant à la poursuite de la colonisation juive, les violences à Gaza, les divisions palestiniennes et les bouleversements politiques en Israël.