Le gouvernement tunisien de transition veut que la commission électorale parvienne à un consensus avec les partis politiques sur la date de l'élection de l'Assemblée constituante, avant d'accepter que celle-ci soit reportée, a indiqué samedi à l'AFP un de ses porte-parole.

«Le gouvernement veut un consensus avant d'adopter une date sur laquelle les forces politiques sont d'accord», a affirmé Moez Sinaoui, porte-parole du Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi.

«Le gouvernement laisse aux protagonistes le temps de consulter les partis pour choisir un calendrier et la date», a-t-il ajouté.

«Le gouvernement n'a pas de position rigide», mais «il faut un consensus», a-t-il insisté.

À Tunis, la fixation de la date des élections a tourné au bras de fer entre le gouvernement et la commission électorale ces derniers jours.

La Haute instance indépendante chargée des élections a annoncé jeudi avoir reporté le premier scrutin post Ben-Ali au 16 octobre, afin d'avoir suffisamment de temps pour l'organiser.

De son côté, le gouvernement a jusqu'à présent maintenu la date du 24 juillet. M. Essebsi a toutefois semblé ouvrir la porte vendredi à un report, en affirmant que le gouvernement céderait si la commission électorale «pense que c'est nécessaire».

Le Conseil des ministres doit se réunir mardi pour en débattre.

Une majorité de partis politiques, dont le parti islamiste Ennahda, est favorable à la date de juillet, au nom de la stabilité du pays, dépourvu d'institutions légitimes depuis la chute en janvier du régime autoritaire de Zine El Abidine Ben Ali.

D'autres, comme le Parti communiste et ouvrier tunisien (PCOT), souhaitent avoir plus de temps pour faire campagne et mettent en garde contre une élection mal préparée.