Les résultats des dernières élections législatives en Égypte, dénoncées comme irrégulières par l'opposition, seront «corrigés» en fonction de décisions de justice attendues prochainement, a déclaré dimanche le président de l'Assemblée Fathi Sorour.

Les principales formations de l'opposition égyptienne réclament l'annulation pour fraude et violences de ces élections tenues en novembre/décembre dernier, qui ont vu le Parti national démocrate du président Hosni Moubarak rafler plus de 80% des sièges.

Ces élections ont alimenté le ressentiment contre le régime de M. Moubarak, qui s'exprime aujourd'hui lors des manifestations qui secouent le pays depuis mardi.

«Des voix se sont élevées pour demander la dissolution de l'Assemblée, et cette question fait actuellement l'objet d'une enquête de la cour de cassation», a déclaré M. Sorour.

L'État de droit «demande le respect de l'ensemble des décisions de justice, et mieux vaut pour l'Assemblée de corriger sa composition en respectant les décisions judiciaires» plutôt que de voir sa légitimité «mise en cause», a-t-il ajouté.

L'Assemblée avait pour pratique courante de récuser les demandes de la justice en ce domaine en estimant qu'elle était au dessus des demandes des juges.

L'opposant Mohamed ElBaradei, aujourd'hui à la pointe du soutien à la révolte égyptienne, avait appelé au boycottage de ces législatives, estimant qu'elles étaient truquées d'avance.

Les Frères musulmans, première force d'opposition, et le parti Wafd, premier parti laïque, s'étaient retirés entre les deux tours après avoir fait le même constat.

«Tout ça, ce sont des calmants», a réagi Oussama, un maître d'école manifestant place Tahrir où des milliers de manifestants étaient réunis pour le 6e jour consécutif pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak.

«C'est une tragi-comédie», estime un autre manifestant, Mostafa Mabrouk, interrogé par l'AFP.