Une majorité des membres du Parlement libyen reconnu par la communauté internationale a rejeté lundi, sans vote, le plan de paix de l'ONU établissant un gouvernement d'union nationale, a indiqué un parlementaire.

«Une majorité de parlementaires a décidé de rejeter les propositions (de l'ONU)», a indiqué à l'AFP Ali Tekbali, qui a précisé que cette décision avait été prise en session mais sans qu'un vote n'ait lieu. «Il n'y a pas eu de vote puisque la majorité des membres sont contre» le plan onusien, a-t-il expliqué.

L'agence officielle Lana, proche du gouvernement reconnu, a indiqué de son côté qu'«une majorité de parlementaires ont annoncé leur décision de rejeter les propositions de l'émissaire des Nations unies Bernardino Leon».

Deux autorités politiques se disputent le pouvoir en Libye depuis l'an dernier, l'une basée à Tripoli et l'autre, la seule reconnue par la communauté internationale, basée dans l'est du pays.

Ce pays, plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, est en outre déchiré par des combats entre différents groupes armés, dont le groupe djihadiste État islamique (EI).

Bernardino Leon, qui menait des négociations depuis plusieurs mois avec des représentants de ces deux autorités et d'autres parties libyennes, était parvenu à leur arracher début octobre un accord sur un gouvernement d'union nationale pour sortir le pays du chaos.

Cet accord, qui désigne un premier ministre (Fayez el-Sarraj) et 17 ministres, devait toutefois être entériné par les deux Parlements pour pouvoir entrer en vigueur.

Le Parlement dit de Tripoli, soutenu par des milices dont certaines islamistes, a déjà rejeté ces propositions.

Des pays occidentaux et arabes avaient appelé lundi les Libyens «à adopter immédiatement l'accord politique» proposé par l'ONU le 9 octobre et qui prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait menacé samedi de sanctionner les personnes qui entravent le processus de transition politique en Libye et exhorté les Libyens à «oeuvrer au plus vite à la formation d'un gouvernement d'union».