Le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye a appelé dimanche à Nouakchott à «la cessation immédiate de toutes les hostilités» dans ce pays où une coalition internationale a entamé des frappes aériennes et ne l'a pas autorisé à se rendre à Tripoli.

À l'issue d'une rencontre de plus de quatre heures, les membres du comité, composé de chefs d'État africains, ont publié un communiqué dans lequel ils demandent également «la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement dilligent de l'assistance humanitaire aux population dans le besoin».

Ils demandent en outre «la protection des ressortissants étrangers y compris les travailleurs migrants africais vivant en Libye», ainsi que «l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politique nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle».

Le comité a regretté «de ne pouvoir se rendre» dimanche dans ce pays comme il l'avait souhaité et annoncé, l'autorisation demandée à la communauté internationale lui ayant été «refusée».

Appelant la communauté internationale «à la retenue» pour éviter «de graves conséquences humanitaires», il lui a demandé d'apporter «un appui sans réserve à ses efforts» et souligné «la nécessité d'une action africaine urgente» pour résoudre la crise.

Il a «réaffirmé la légitimité des aspirations du peuple libyen à la démocratie et la réforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité».

Il a appelé a une réunion le 25 mars à Addis Abeba avec le haut représentant de la Ligue des États arabes, l'Organisation de la conférence islamique (OCI), l'Union européenne (UE) et les Nations unies.

L'objectif de cette réunion sera de «mettre en oeuvre un mécanisme de consultation continue et d'acton concertée» pour résoudre la crise libyenne.

Trois des cinq chefs d'État qui composent le comité de l'UA ont participé à la réunion de Nouakchott: Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Amadou Toumani Touré (Mali) et Denis Sassou Nguesso (Congo). Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Yoweri Museveni (Ouganda) y sont représentés par des ministres.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, y a également participé, ainsi que le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.

À l'ouverture de la rencontre, M. Ould Abdel Aziz avait déclaré que la situation en Libye «exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère». «Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme», avait-il ajouté.

Il avait cependant reconnu qu'à la suite d'un vote jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'usage de la force en Libye et le sommet international de Paris où a été annoncé samedi le début de l'opération militaire, le comité devait, «de manière responsable et efficace, tenir compte dans (sa) démarche de cette évolution nouvelle».