La situation sanitaire continue de se dégrader en Syrie, avec la destruction des hôpitaux, la raréfaction des médecins et le manque de médicaments, a indiqué jeudi le bureau de la coordination humanitaire de l'ONU (OCHA).

Le bureau se dit particulièrement préoccupé par la destruction des hôpitaux, les attaques sur les personnels et établissements de santé, ainsi que l'impact du conflit sur les usines pharmaceutiques et l'importation de certains médicaments en raison des sanctions économiques.

On manque en Syrie de vaccins et médicaments tels que ceux nécessaires pour traiter le cancer, précise l'OCHA dans son dernier bulletin.

«Quelque 60% des hôpitaux publics, 34% des centres de santé publics et 92% des ambulances ont été affectés» par le conflit en cours, souligne-t-il. Dans certains endroits, dont la ville de Homs, la moitié des médecins ont quitté le pays. A Alep et dans ses environs, seulement 36 médecins sont toujours en activité, contre 5.000 avant le conflit. Quelque 70% des usines pharmaceutiques du pays ont également été affectées, selon l'OCHA, qui estime que 7 millions de Syriens ont besoin d'aide humanitaire.

Le bureau relève aussi le «risque accru d'épidémies de maladies contagieuses, en raison de la désorganisation des programmes de vaccination, de la surpopulation des centres d'accueil et des dégâts causés aux infrastructures d'eau» potable.

Dans les premiers mois de 2013, l'ONU et des agences non gouvernementales en Syrie ont distribué des aides médicales d'urgence permettant de traiter plus de 2 millions de personnes, mais il en faut plus pour faire face aux besoins qui augmentent de façon exponentielle, affirme l'OCHA.

L'ONU a estimé à 1,4 milliard de dollars les besoins humanitaires en Syrie, mais 48% de cette aide n'a toujours pas été financée.

Les besoins pour les réfugiés dans les pays voisins ont été estimés à 3 milliards de dollars, dont 43% seulement sont financés.

Près de 2,1 millions de Syriens (sur une population de 21,4 millions) ont quitté leur pays pour se réfugier dans les pays voisins.

La Syrie avait plus de 20 000 écoles en 2010. Selon l'Unicef, une école sur cinq a depuis été endommagée, détruite, ou récupérée pour loger des familles déplacées.

Et depuis l'an dernier, quelque 2 millions d'enfants entre 6 et 15 ans ont été déscolarisés.