Au moins 13 gardes-frontière égyptiens ont été tués dimanche dans une attaque contre un barrage situé dans le Sinaï, près de la frontière entre l'Égypte et Israël, ont indiqué des sources médicale et de sécurité.

Des hommes armés vêtus comme des Bédouins du Sinaï sont arrivés à bord de deux véhicules et ont ouvert le feu sur le barrage, selon un responsable de la sécurité. L'attaque a fait 13 morts selon la source médicale, entre 13 et 15 selon le responsable de la sécurité qui a également fait état de sept blessés.

Les hommes se sont aussi emparés d'un véhicule blindé appartenant aux gardes-frontières, selon ce responsable.

L'attaque s'est produite non loin du terminal de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), situé entre l'Égypte et Israël.

L'agence officielle Mena a fait état d'une attaque d'«homme armés inconnus» contre un barrage situé dans la région d'Al-Massoura, dans le Sinaï, et d'un échange de tirs entre eux et les forces de l'ordre.

L'agence a confirmé le décès de membres des forces de sécurité mais sans fournir de bilan.

Le Sinaï, où sont concentrées les stations balnéaires les plus lucratives d'Égypte, est peuplé en grande partie de Bédouins longtemps marginalisés sous le régime d'Moubarak. L'insécurité s'y est fortement accrue depuis la chute de ce dernier en février 2011.

La situation dans le Sinaï est rendue encore plus délicate par la faible présence de l'armée, en raison de la démilitarisation de ce secteur conformément aux accords de paix israélo-égyptiens de 1979.

Le gazoduc qui traverse le nord du Sinaï pour alimenter Israël et la Jordanie a ainsi été la cible de quinze attentats en un an et plusieurs touristes ont été brièvement kidnappés par des Bédouins avant d'être tous relâchés sains et saufs.

Le mois dernier, deux soldats égyptiens ont été tués par des activistes islamistes présumés dans le nord de la péninsule du Sinaï.

L'attaque avait été menée à l'aube par quatre hommes munis d'armes automatiques circulant en moto dans la localité égyptienne de Cheikh Zouwaid, à une quinzaine de km à l'ouest du territoire palestinien de la bande de Gaza.

Elle était intervenue après que des militants islamistes eurent distribué des tracts appelant l'armée à quitter le nord de la péninsule où elle a été déployée pour rétablir la sécurité.

L'armée égyptienne avait dépêché des chars et des hommes dans cette région l'an dernier après avoir reçu l'autorisation d'Israël pour un tel déploiement. Selon l'accord de paix égypto-israélien de 1979, la présence militaire de l'Égypte dans la région doit être limitée.

Des militants islamistes basés dans le Sinaï sont soupçonnés d'être les auteurs de plusieurs tirs de roquettes contre Israël, qui les a également accusés d'une attaque transfrontalière ayant fait neuf morts israéliens l'an dernier.

Le Bureau israélien pour la lutte antiterroriste a appelé jeudi dans un communiqué tous les ressortissants israéliens à quitter «immédiatement» le Sinaï, à la suite d'informations sur des projets d'attentats les visant.