Mitch Daniels, gouverneur de l'Indiana, venait à peine de renoncer à se présenter à la présidence que Jeb Bush, frère de l'autre, a commencé à recevoir des courriels de membres de l'establishment républicain qui le priaient de se déclarer candidat.

L'ancien gouverneur de Floride a dû se résigner dimanche soir à répéter dans un communiqué ce qu'il a déjà dit à plusieurs reprises: «Même si je suis flatté des encouragements de tout le monde, ma décision n'a pas changé. Je ne serai pas candidat à la présidence en 2012.»

Les supplications adressées à Jeb Bush illustrent le dilemme devant lequel se trouvent les républicains à 18 mois de l'élection présidentielle. Les aspirants à l'investiture du parti sont pratiquement tous connus, mais la quête du chevalier blanc, le candidat qui volera au secours des républicains et vaincra Barack Obama, se poursuit.

Après Jeb Bush, il faut s'attendre à ce que Chris Christie et Rick Perry, respectivement gouverneurs du New Jersey et du Texas, aient de nouveau à répondre aux implorations des républicains insatisfaits des candidats déclarés. Les deux hommes ont déjà fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention de briguer la Maison-Blanche en 2012.

Bien sûr, deux femmes bien-aimées des militants du Tea Party pourraient se porter volontaires pour le rôle du chevalier blanc. La plus connue des deux, Sarah Palin, a déclaré la semaine dernière qu'elle avait le «feu sacré» requis pour une campagne à la présidence. Sa décision sera cependant dictée par des considérations familiales, a précisé l'ancienne gouverneure d'Alaska, mère de cinq enfants.

L'autre égérie du Tea Party, la représentante du Minnesota Michele Bachmann, annoncera ses couleurs au cours des prochaines semaines.

Populaire dans son État, respecté par l'intelligentsia conservatrice et grand favori de la famille Bush, Mitch Daniels a ajouté dimanche son nom à une liste de plus en plus longue de candidats potentiels ayant capitulé devant Barack Obama. Quelques jours auparavant, Donald Trump et Mike Huckabee ont annoncé qu'ils ne seraient pas de la course, une décision à laquelle étaient déjà arrivés le gouverneur du Mississippi, Haley Barbour, le sénateur du Dakota-du-Sud John Thune et le représentant de l'Indiana Mike Pence, entre autres.

Aux yeux de plusieurs commentateurs américains, la décision de Mitch Daniels signifie que la course à l'investiture républicaine se fera essentiellement entre trois anciens gouverneurs: Mitt Romney (Massachusetts), Jon Huntsman (Utah) et Tim Pawlenty (Minnesota). Ce dernier a annoncé officiellement sa candidature hier à Des Moines, capitale de l'Iowa, État où se tiendra le premier rendez-vous électoral de la course à la Maison-Blanche.

«La vérité, c'est que notre pays a de gros problèmes. Nous avons bien trop de dettes, trop de dépenses publiques et trop peu d'emplois. Nous devons faire plus que de beaux discours», a déclaré celui que ses partisans surnomment T-Paw.

Comme Jon Huntsman, qui a récemment quitté son poste d'ambassadeur des États-Unis en Chine pour tâter le terrain électoral, Tim Pawlenty demeure peu connu du public américain. Mitt Romney, en revanche, jouit d'une plus grande renommée, mais il ne soulève guère l'enthousiasme des électeurs républicains - pas plus que les deux autres, d'ailleurs.

D'où cette quête ininterrompue d'un chevalier blanc.

L'ironie veut que la Maison-Blanche, plus que plusieurs républicains eux-mêmes, croie en leur capacité de choisir un candidat solide et de s'unir pour sa cause. «À moins que ce soit Palin ou Gingrich, nous nous attendons à une course très serrée, peu importe le candidat qui émergera», a confié au Washington Post un conseiller du président.

L'ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, qui a annoncé sa candidature il y a deux semaines, fait partie des candidats auxquels la plupart des experts n'accordent aucune chance de remporter l'investiture républicaine. Figurent également dans ce groupe le représentant du Texas Ron Paul, l'ex-gouverneur du Nouveau-Mexique Gary Johnson, l'ex-homme d'affaires Herman Cain et l'ancien sénateur de la Pennsylvanie Rick Santorum.