Plus d'un million et demi d'Haïtiens sont en situation d'insécurité alimentaire dans les six départements touchés par l'ouragan Matthew qui a ravagé le pays en octobre, indiquent les agences de l'ONU et les autorités haïtiennes dans un rapport publié mercredi.

Cette évaluation, réalisée en décembre 2016, montre que «la sécurité alimentaire s'est améliorée par rapport à octobre, mais souligne la nécessité de continuer à fournir de l'assistance dans les zones touchées par l'ouragan.»

Si dans le département de la Grande Anse, le plus affecté, plus de la moitié de la population n'a toujours pas un accès sûr à la nourriture, l'étude a surtout mis à jour l'inquiétante situation des populations rurales qui vivent hors des zones touchées par Matthew.

«Les résultats de l'évaluation dévoilent l'impact très positif de nos efforts collectifs à la suite de l'ouragan, mais confirment aussi l'impératif de continuer et de réorienter l'assistance vers de nouvelles régions où l'insécurité alimentaire est plus significative», a déclaré Ronald Tran Ba Huy, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) en Haïti.

Avec le ministère haïtien de l'Agriculture, l'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) «a fourni des semences, des outils ainsi que des ressources financières à plus de 21 000 ménages agricoles», précise l'organisation.

Mais cette aide reste encore trop limitée face à l'ampleur des besoins, les fonds manquant pour pérenniser l'assistance humanitaire aux familles les plus vulnérables: 113 millions de dollars sont nécessaires en urgence pour soutenir la sécurité alimentaire et l'agriculture en 2017.

Les 5 et 6 octobre dernier, l'ouragan Matthew, de catégorie 4 sur une échelle de 5, a ravagé Haïti, faisant plus de 540 morts et causant pour plus de deux milliards de dollars de dégâts, principalement dans le secteur agricole.

Avant même la catastrophe, Haïti n'était pas en mesure de satisfaire les besoins de sa population: en 2016 comme depuis près d'une décennie, plus de la moitié de la nourriture consommée dans le pays a été importée ou été donnée via l'aide internationale.