Les dirigeants du Congrès colombien ont rencontré vendredi à Cuba des responsables de la guérilla des FARC pour tenter de les convaincre de ratifier par référendum un éventuel accord de paix, souhaité d'ici mars, ce que refuse pour l'instant la rébellion.

Les deux parties mènent des pourparlers depuis fin 2012 à La Havane pour tenter de conclure un accord de paix que le gouvernement souhaite voir ratifié par un référendum, alors que la guérilla privilégie l'option d'une ratification par une assemblée constituante.

«Nous souhaitons que les contributions lors de ces heures de dialogue permettent à la délégation des  FARC de comprendre que le mécanisme de référendum populaire (...) est le plus légitime, le plus démocratique, le plus populaire», a déclaré à la presse Ray Barreras, président des commissions de paix du Congrès colombien.

M. Berreras s'est déplacé vendredi à La Havane en compagnie des présidents du Sénat Luis Fernando Velasco et de la Chambre des représentants Alfredo Deluque pour une journée de discussions avec les représentants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) présents à Cuba dans le cadre des pourparlers de paix.

Ces hauts responsables disent souhaiter «faire avancer le débat» autour de «l'acte législatif» proposé par le président colombien Juan Manuel Santos et qui prévoit les modalités d'un référendum pour ratifier la paix.

Mais cet acte contient d'autres dispositions, telles que des pouvoirs spéciaux octroyés au président Santos pour promulguer des décrets qui suscitent réserves et craintes au sein des FARC.

«Depuis le début de ces discussions (de paix) nous n'avons jamais caché notre préférence» pour une assemblée constituante, a rappelé le numéro deux des FARC Ivan Marquez dans un discours remis aux journalistes.

«De cette manière, nous protégerions les accords d'un habit de granit pour les prémunir contre les attaques et les revirements des ennemis de la paix», a-t-il insisté.

Le 23 septembre dernier, M. Santos et le numéro un des FARC Timoleon Jimenez, dit «Timochenko», ont convenu à La Havane de signer un accord de paix dans les six mois.

Depuis novembre 2012, les parties ont déjà noué des accords portant sur la réforme rurale, la participation politique et la question du trafic de drogue.

Elles sont aujourd'hui très proches de boucler le volet portant sur la réparation aux victimes, et devront ensuite se pencher sur la question de l'abandon des armes de la rébellion - déjà examinée par une commission - et enfin les modalités de ratification d'un accord de paix final.