Le président de Colombie, Juan Manuel Santos, a présenté mercredi un projet de loi visant à interdire au chef de l'Etat la possibilité de se représenter à la tête du pays.

«La réélection va être supprimée, et pas seulement celle du président de la République, mais celle de tous les hauts fonctionnaires», a déclaré M. Santos, lui-même réélu en juin pour un second mandat jusqu'en 2018.

Lors d'un discours au palais présidentiel, ce dirigeant de centre droit a affirmé que ce changement constituait «la porte d'entrée pour le rétablissement de l'équilibre des pouvoirs» en Colombie.

M. Santos, artisan d'un dialogue avec les guérillas communistes en lutte depuis un demi-siècle, s'est lui-même représenté cette année avec l'intention d'aboutir à un accord de paix.

«La récente campagne électorale m'a confirmé, sur le plan personnel et politique, que la réélection n'est pas opportune», a-t-il souligné, estimant «plus convenable» de maintenir la durée du mandat présidentiel à quatre ans.

Le droit de se représenter avait été décidé à l'occasion d'une réforme constitutionnelle en 2005 et permis à son prédécesseur, Alvaro Uribe, d'obtenir un second mandat l'année suivante.

M. Santos n'a pas écarté en outre la possibilité d'instaurer le vote obligatoire, tout en précisant que la décision reviendrait en dernier lieu aux parlementaires pour le projet de loi.

L'éventuelle limitation à un seul mandat présidentiel prend à contre-courant plusieurs chefs d'Etat latino-américains qui ont modifié la loi afin de pouvoir se représenter, comme au Nicaragua ou en Bolivie, ou exprimé la volonté de le faire comme en Equateur.